À une semaine des élections en Ontario, Doug Ford soutient qu'il ne rompt pas sa promesse de publier le cadre financier de sa plateforme électorale, parce qu'une liste de promesses politiques chiffre déjà ses engagements.

De passage à London, jeudi, le chef progressiste-conservateur de l'Ontario a défendu la décision de son parti de publier discrètement une simple liste des promesses électorales, sans préciser toutefois la façon dont ces engagements seraient financés.

«Je ne suis pas du tout en train de rompre ma promesse - nous avons chiffré chacun de nos engagements», a-t-il soutenu. «Nous sommes le seul parti qui fasse preuve de responsabilité financière, nous sommes le seul parti qui soit précis.»

M. Ford a indiqué qu'il embaucherait des vérificateurs-comptables pour dénicher des milliards de dollars en rendant la machine gouvernementale plus «efficace», mais le chef conservateur ne précise pas où ni comment. Il prévoit aussi qu'un gouvernement conservateur afficherait des déficits pendant les deux ou trois premières années, mais son programme ne précise pas non plus la taille de ces déficits ni la voie à suivre vers l'équilibre budgétaire.

Les libéraux et les néo-démocrates soutiennent que ces mesures d'«efficacité» gouvernementale se traduiront inévitablement par des réductions importantes des services à la population, comme les soins de santé et l'éducation. M. Ford répète sans relâche qu'il pourra réduire de 4 % les dépenses de programmes sans procéder à une seule mise à pied - un message qu'il a relayé encore jeudi.

«Si ça se trouve, je ferai le contraire: lorsque l'économie commencera à prospérer à nouveau en Ontario, nous aurons besoin de plus d'infirmières, de médecins, d'enseignants, de policiers», a-t-il lancé.

Kevin Page, ancien directeur parlementaire du budget à la Chambre des communes, et maintenant président de l'Institut des finances publiques et de la démocratie, à Ottawa, estime que même si aucun des partis ontariens n'a présenté de plan prudent sur le plan financier, les conservateurs avaient au moins une plateforme transparente sous leur ancien chef Patrick Brown. Par contre, Doug Ford ne semble pas avoir une bonne idée de ce qu'est une plateforme électorale chiffrée, soutient M. Page.

«En additionnant les chiffres qui se trouvent au bout de chaque engagement politique, il est impossible de suggérer un retour à l'équilibre budgétaire au cours des trois à cinq prochaines années», soutient l'ex-directeur parlementaire du budget.