La Corée du Nord, l'Ukraine, le Venezuela, l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et la frontière canado-américaine : voilà les principaux sujets que compte aborder aujourd'hui le secrétaire d'État américain Rex Tillerson avec sa vis-à-vis canadienne, Chrystia Freeland, au cours de sa première visite officielle à Ottawa.

« La Corée du Nord sera à l'agenda sans l'ombre d'un doute  », a dit hier aux médias un haut responsable du département d'État américain sous le couvert de l'anonymat.

Les deux chefs de la diplomatie discuteront notamment de l'organisation conjointe d'un forum international sur la Corée du Nord et la menace de conflit nucléaire que laisse planer Pyongyang.

La réunion, qui regroupera une douzaine de pays, dont le Japon et la Corée du Sud, doit avoir lieu à Vancouver au début de l'année prochaine et a pour but notamment de relancer les pourparlers diplomatiques avec la Corée du Nord.

Sur ce sujet, le Canada a récemment offert de servir d'intermédiaire, notamment en entrant en contact avec le régime communiste de Cuba, pour faciliter le dialogue avec le régime de Kim Jong-un.

UNE ANNÉE DE TENSION

Le leader totalitaire est à couteaux tirés avec le président Trump depuis l'arrivée au pouvoir de ce dernier au début de l'année. La tension a atteint son paroxysme à la fin de novembre alors que la Corée du Nord a lancé des missiles de longue portée dans l'océan Pacifique. Après ces tests militaires, le Pentagone a estimé que le régime de Pyongyang est maintenant apte à attaquer « tous les pays du monde ».

De son côté, Donald Trump a utilisé maintes fois son compte Twitter pour s'en prendre directement au dictateur nord-coréen, le qualifiant au passage de « petit homme à la roquette » (Little Rocket Man).

Hier, lors d'un discours annonçant les nouvelles priorités américaines en matière de sécurité nationale, Donald Trump a affirmé qu'il compte « dénucléariser » la Corée du Nord pour s'assurer que le pays « ne puisse plus menacer personne ».

DISCORDE PUBLIQUE

La question de la Corée du Nord est un sujet de discorde entre le président américain et son secrétaire d'État. En guise d'exemple, mercredi dernier, Rex Tillerson a affirmé que les États-Unis étaient prêts à entreprendre des pourparlers avec la Corée du Nord sans poser de conditions. Moins de 24 heures plus tard, la Maison-Blanche et le département d'État sont revenus sur l'offre, affirmant que la Corée du Nord devait d'abord interrompre tous ses tests de missiles pour que des discussions aient lieu.

Cette rebuffade de la Maison-Blanche envers M. Tillerson est survenue tout juste deux semaines après que le New York Times a dévoilé l'intention du président Trump de remplacer son actuel secrétaire d'État par Mike Pompeo, le directeur de la CIA.

Hier, Rex Tillerson a de nouveau nié les rumeurs. À un journaliste français qui lui a demandé s'il a remis une lettre de démission entrant en vigueur en janvier, le secrétaire d'État a rétorqué : « C'est ridicule. C'est une question ridicule. »

Au cours de son passage à Ottawa aujourd'hui, en plus de Mme Freeland, M. Tillerson rencontrera les ministres qui siègent au comité du Cabinet chargé des relations canado-américaines, présidé par Marc Garneau. Aucune rencontre avec le premier ministre Trudeau n'a été confirmée.