Les avocats d'un journaliste canado-égyptien emprisonné au Caire ont écrit au premier ministre Stephen Harper pour lui demander d'agir afin de faire libérer l'homme.

Dans la lettre, aussi envoyée au ministre des Affaires étrangères John Baird, les avocats de Mohamed Fahmy plaident que le Canada devrait en faire plus pour soutenir l'un des siens, particulièrement après que le président de l'Égypte a récemment indiqué ne pas être satisfait de la façon dont le cas Fahmy a été géré.

Le Canada a une occasion historique de mettre fin à une violation continue des droits de l'un de ses citoyens par les autorités égyptiennes, ont écrit les avocats Amal Clooney et Mark Wassouf dans la lettre obtenue par La Presse Canadienne.

M. Fahmy travaillait pour le réseau anglophone d'Al Jazira quand il a été arrêté le 29 décembre 2013 avec deux autres collègues - le correspondant australien Peter Greste et le producteur égyptien Baher Mohamed.

Le trio a été accusé de soutenir les Frères musulmans, un groupe islamiste banni, duquel était issu le président évincé Mohamed Morsi. Ils ont aussi été accusés d'avoir fabriqué des images vidéo pour miner la sécurité nationale.

Ils ont nié toutes ces accusations, affirmant qu'ils ne faisaient que leur travail, mais après un procès dénoncé comme étant un simulacre, MM. Fahmy et Greste ont été condamnés à sept ans de prison et M. Mohamed à 10 ans.

«Ces procédures judiciaires ont été reconnues par les Nations unies ainsi que par des gouvernements et des ONG partout dans le monde comme étant grotesques et grossièrement injustes», ont écrit les avocats de M. Fahmy.

La lettre reconnaît que le Canada a exprimé sa déception lors du verdict, mais souligne que rien n'a été dit publiquement depuis par le gouvernement canadien.

«Il y a eu un silence officiel et une pression insuffisante», estiment les avocats.

Les avocats ont noté que la santé du journaliste de 40 ans a périclité en prison car il souffre d'hépatite C et d'une blessure à l'épaule - les deux requérant de meilleurs soins que ceux offerts derrière les barreaux.

Le Canada doit aussi agir dès maintenant pour profiter du vent de changement qui souffle sur le paysage politique en Égypte, est-il suggéré dans la lettre.

Le président égyptien a déclaré qu'il envisageait d'accorder un pardon à M. Fahmy et ses collègues.

«Sur le front politique, c'est le moment d'agir», ont écrit les avocats.