Il n'y avait peut-être pas beaucoup d'amour dans la pièce, mais il semble que les conservateurs de Stephen Harper entrouvrent la porte à des rapprochements diplomatiques avec les provinces et territoires à propos du nouveau programme fédéral de formation de la main-d'oeuvre.

Les ministres canadiens de l'Emploi ont indiqué qu'ils n'étaient pas parvenus à s'entendre sur le programme fédéral de formation de la main-d'oeuvre, mais qu'ils allaient poursuivre les discussions.

Le ministre fédéral Jason Kenney a assuré que les échanges continueraient avec ses homologues des provinces et territoires à propos de la Subvention canadienne pour l'emploi.

Selon M. Kenney, les discussions ont été «entièrement franches», vendredi à Toronto, à propos des inquiétudes des provinces.

Il a aussi assuré ses collègues qu'il désirait se montrer flexible.

Mais la ministre québécoise Agnès Maltais a affirmé qu'il n'y avait eu aucun progrès à la table de négociations.

«Nous restons fermes sur notre position, qui est avalisée par toute l'Assemblée nationale ainsi que par tous les partenaires du marché du travail; nous voulons un renouvellement de l'Entente sur le marché du travail, telle qu'elle est actuellement. On est prêt à revoir les objectifs avec M. Kenney, on en a parlé, mais l'argent doit être dévolu au Québec, et le Québec doit gérer ces programmes», a-t-elle déclaré.

Si le Québec insiste toujours pour dire qu'il ne veut absolument pas de ce nouveau programme, d'autres provinces ont dit constater plus d'ouverture de la part du ministre Kenney pour écouter leurs inquiétudes.

Il s'agit de la première rencontre des ministres en quatre ans - ce qui est en soi un progrès, a déclaré Theresa Oswald, du Manitoba.

«Le ministre Kenney était ici et il savait qu'il n'y avait pas beaucoup d'amour dans l'air au sujet de la Subvention canadienne pour l'emploi. Mais il est venu, il s'est montré ouvert et il a utilisé le mot "flexibilité" avec sincérité, je crois.»

Les représentants provinciaux s'amenaient à Toronto avec bon nombre de récriminations.

Ils sont particulièrement mécontents du plan de M. Kenney de sabrer 300 millions $ dans les «Ententes sur le marché du travail» que le gouvernement Harper a mises en place il y a six ans.

Les provinces déplorent aussi le fait qu'elles devront débourser 300 millions $ pour le nouveau programme de formation de la main-d'oeuvre, qu'elles devront financer au tiers.

Le programme de formation de la main-d'oeuvre fournit des fonds pour former des travailleurs sans emploi qui ne sont pas admissiibles à l'assurance-emploi.

Il est destiné aux Autochtones, immigrants, femmes, travailleurs jeunes et plus âgés, aux gens avec des handicaps et comptant un faible niveau de littératie.

M. Kenney a souvent soutenu que le programme était inefficace, affirmant que la plupart des gens concernés sont accrocs à l'aide sociale.

Le ministre maintient que si les provinces veulent offrir de la formation à leurs bénéficiaires de l'aide sociale, elles devraient payer à même les budgets provinciaux.

«J'ai bien entendu les commentaires des provinces à ce sujet, a dit M. Kenney. Je ne rejette pas leurs craintes, mais ma réponse est qu'il existe d'autres façons d'aider précisément ces Canadiens.»