Les premiers ministres des provinces et territoires du pays demandent au gouvernement fédéral qu'il implante un système de suivi des convois ferroviaires transportant des matières dangereuses pour éviter qu'une tragédie comme celle de Lac-Mégantic se reproduise.

Rassemblés à Niagara-on-the-Lake dans le cadre du Conseil de la fédération, les premiers ministres disent constater un manque flagrant d'information sur les matières dangereuses qui circulent sur le réseau ferroviaire.

La première ministre du Québec, Pauline Marois, estime que le système de suivi des convois proposé aurait pu contribuer à prévenir la tragédie qui a détruit le coeur de Lac-Mégantic et qui a tué quarante-sept personnes.

«C'est un premier pas dans la bonne direction. Je suis fière de la décision de mes collègues, je crois que cela va aider tout le monde, car dans chaque province il y a la même situation que celle que nous avons au Québec», a indiqué Pauline Marois au terme de la rencontre des premiers ministres.

Ce système fournirait des données en temps réel sur la localisation et le contenu des trains, qui seraient partagées, à des fins de sécurité publique, entre les autorités responsables concernées des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.

«Il devra informer les autorités compétentes au niveau des provinces et des municipalités pour qu'on sache exactement ce qui roule sur nos voies et qu'on puisse avoir des mesures de sécurité qui permettent d'éviter des tragédies comme celle de Lac-Mégantic», a insisté Mme Marois.

La première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark, abonde dans le même sens que son homologue québécoise. Elle estime que ce système permettrait aux provinces de se protéger elles-mêmes contre de tels incidents ferroviaires.

Les premiers ministres demandent aussi au gouvernement fédéral de prendre les mesures requises pour s'assurer que les exigences en matière de sécurité et d'assurance responsabilité sont suffisantes.

Si la réglementation fédérale prévoit que les transporteurs ferroviaires doivent détenir une assurance-responsabilité valide d'un montant suffisant pour couvrir les coûts associés aux dommages dont ils sont responsables, il semble que toutes les entreprises ferroviaires ne respectent pas cette exigence.

Greg Selinger, le premier ministre du Manitoba, estime que de telles assurances forcent les entreprises ferroviaires à agir de manière sécuritaire, alors qu'elles seront responsables de dommages qui pourraient avoir été causés par un incident impliquant un de leurs trains.