Malgré l'arrestation de son maire par intérim, Montréal ne sera pas mis sous tutelle, a confirmé la première ministre Pauline Marois.

Comme son ministre responsable de la région de Montréal avant elle, la chef du gouvernement a rappelé que Michael Applebaum est mis en accusation pour des gestes posés lorsqu'il était à la tête de son arrondissement et non à celle de la ville. «Il y a à Montréal des personnes qui ont été élues, choisies démocratiquement par la population, qui ne sont pas d'aucune façon accusées de quoi que ce soit et qui en plus forment une coalition. Donc, il y a des oppositions qui sont capables de faire des contrepoids lorsque des décisions importantes sont prises.»

Mme Marois, qui participait à une annonce sur les bornes de recharge électriques en compagnie du gouverneur du Vermont, a qualifié de «triste nouvelle» l'arrestation de M Applebaum, tôt ce matin à son domicile.

Elle a joint sa voix à celles, nombreuses, qui ont demandé aujourd'hui sa démission. «Dans les circonstances, il serait préférable, sûrement, qu'il se retire de la fonction qu'il occupe maintenant.»

La première ministre accorde toutefois sa confiance aux autres élus en poste. «Les élus qui sont là ont montré qu'ils étaient capables de travailler ensemble pour diriger correctement et convenablement Montréal. Nous sommes à quelques mois des élections [en novembre]. Je veux qu'on respecte les choix qu'on fait les Montréalais. Ceux et celles qui sont élus actuellement ont toute l'autorité nécessaire pour assumer leurs responsabilités.»

Même si elle convient que les nombreux événements liés à la corruption municipale survenus récemment sont «déplorables»,  Pauline Marois ne croit pas qu'ils teintent la réputation internationale de la métropole du Québec. «Le Québec est préoccupé par l'intégrité et agit sur ce front-là. Et nous continuerons à le faire tant que nous n'aurons pas éradiqué les problèmes de corruption. Nous agissons de façon responsable. Je crois que les citoyens à travers le monde peuvent quand même reconnaître qu'au-delà de ce qui ce passe actuellement, qui est déplorable, Montréal reste une ville en santé, de création, un moteur économique pour le Québec. C'est de ça aussi qu'il faut parler», dit-elle.