Il faut injecter 100 millions de dollars d'argent public pour doubler les «zones d'innovation» autour du fleuve Saint-Laurent, croit la Coalition avenir Québec (CAQ). «On veut changer notre façon de faire du développement économique», soutient son chef, François Legault.

La CAQ a dévoilé hier le cadre financier du premier volet de son Projet Saint-Laurent. Ce travail a été fait par le parti, sans vérification par un groupe externe.

Il s'agit seulement de la première annonce du nouveau projet caquiste. L'effeuillement se poursuivra dans les prochains mois avec une longue série d'annonces, qui culmineront avec le lancement d'un livre en novembre.

Il existe déjà 11 zones d'innovation au Québec, entre autres à Montréal, Laval, Bromont, Sherbrooke, Trois-Rivières et dans la Capitale-Nationale. La CAQ a identifié d'autres secteurs potentiels pour ces «zones d'innovation» - des parcs technologiques auxquels se grefferaient des quartiers résidentiels et des parcs verts.

M. Legault veut utiliser 103 millions sur trois ans de l'enveloppe d'Investissement Québec. La majorité, 60 millions, irait aux centres déjà existants, qui ont besoin d'aide pour devenir «compétitifs à l'international». «C'est le petit coup de main au début qui permet de faire la différence», plaide le député caquiste de Lévis, Christian Dubé. Le reste servirait à lancer de nouveaux centres. Ces investissements paieraient une partie des coûts d'exploitation, équipement, immobilisation ainsi que l'aide à l'emploi, l'exportation, le transport et le capital de risque.

M. Legault rêve de créer un petit Silicon Valley le long du fleuve. Selon les chiffres calculés à l'interne, on espère en cinq ans attirer des investissements privés directs de 265 millions, et indirects de 1,75 milliard, en plus de créer 10 000 emplois «de qualité», rémunérés à plus de 25$ l'heure.

Le Plan Sud caquiste n'inclut pas des régions éloignées du fleuve comme l'Abitibi et le Lac-Saint-Jean. Mais ces régions bénéficient du Plan Nord, rappelle M. Legault.

Avec son Projet Saint-Laurent, la CAQ souhaite aussi arrimer les facultés de génie aux entreprises, décontaminer des terrains au bord du fleuve, y développer le transport maritime et le tourisme, mais aussi exploiter le pétrole et le gaz. Ces volets seront bientôt détaillés.