Les militants de Québec solidaire (QS) sont réunis à Montréal toute la fin de semaine pour discuter de leurs orientations et pour élire un successeur à Amir Khadir.

Le scrutin pouvait s'étendre sur deux tours si nécessaire. Samedi toutefois, une majorité de voix se sont ralliées derrière un même candidat. Son identité sera dévoilée en matinée. Aucun indice n'a filtré samedi sur le choix des militants.

Quatre candidats étaient sur les rangs, soit Andrés Fontecilla, David Fortin-Côté, Alexandre Leduc et Yvan Zanetti. Plusieurs militants ont confié à La Presse qu'Alexandre Leduc, qui s'est présenté pour le parti dans Hochelaga-Maisonneuve en 2012, est considéré comme le favori à l'interne. Aucun sondage ne peut toutefois confirmer ces prétentions.

Les statuts de la formation politique l'obligent à avoir en tout temps deux porte-parole: un homme et une femme, un député et un militant. La démission d'Amir Khadir comme coporte-parole, l'automne dernier, a libéré la place.

L'éthique comme cheval de bataille

Après une semaine de révélations dommageables pour la classe politique à la commission Charbonneau, Québec solidaire se dépeint comme le seul parti à avoir échappé aux allégations de financement politique douteux.

Les deux porte-parole du parti, Amir Khadir et Françoise David, ont de nouveau présenté leur plateforme économique - le Plan vert - aux médias samedi matin. Ils sont fin prêts à en découdre avec leurs adversaires politiques dès qu'un scrutin sera déclenché, ont-ils assuré.

Et l'éthique pourrait bien leur servir d'arme principale.

«Nous sommes les seuls à ne jamais être mentionnés devant la commission Chabonneau, à ne jamais être mentionnés par le Directeur général des élections, s'est réjouie Françoise David. Nous ne buvons pas de cette eau-là.»

Mme David et son collègue Amir Khadir ont souligné à grands traits que leur parti avait été parmi les premiers à tirer la sonnette d'alarme sur le financement sectoriel. Cette stratégie de collecte fait actuellement l'objet de vives critiques en raison de l'utilisation de prête-noms par certaines entreprises sollicitées.

Le climat de cynisme et de désabusement actuel découle d'épisodes de «collusion et corruption des élites politiques», dixit Amir Khadir. La députée de Gouin a ajouté que c'était grâce aux positions politiques de QS qu'«il n'y a jamais d'enveloppes brunes qui nous sont offertes».

Mines

Par ailleurs, Québec solidaire a exprimé sa vive inquiétude quant à l'annonce du gouvernement sur la réforme du régime minier, prévue demain.

Les deux députés du caucus solidaire à l'Assemblée nationale s'inquiètent de la possibilité que Pauline Marois et ses ministres se rendent aux arguments des entreprises minières.

Celles-ci font souvent valoir qu'une hausse trop importante des redevances nuirait profondément à l'industrie. «Ça s'appelle du chantage», a jugé Françoise David.

En conférence de presse, M. Khadir a dit croire qu'une réflexion sur «une participation majoritaire de l'État» à cette industrie était nécessaire, et qu'«une nationalisation partielle» ne pouvait être rejetée du revers de la main.

- Avec la collaboration de Jasmin Lavoie