Le gouvernement Marois doit déposer en mai un livre blanc sur son projet «d'assurance autonomie», annoncé durant la campagne électorale. Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, en a fait l'annonce lors d'une rencontre privée avec les deux fédérations de médecins, la semaine dernière à Longueuil.

Un livre blanc comporte la proposition du gouvernement, à la différence d'un livre vert, qui propose une série d'avenues sans en privilégier une. Le ministre Hébert estime que son projet pourra être soumis en consultation en mai et en juin, pour atterrir en projet de loi à l'automne. Son projet n'a pas encore franchi l'étape du Conseil des ministres, toutefois.

«À coût nul»

Dans un entretien avec La Presse, le ministre Hébert a souligné que le gouvernement avait toujours l'intention que ce projet se fasse «à coût nul» - pas besoin d'une cotisation supplémentaire des contribuables, à moins qu'on veuille «capitaliser» la caisse pour les générations futures.

Or, aucun pays ayant implanté une caisse d'économie n'a créé du même coup une cagnotte pour couvrir davantage que les utilisateurs actuels. Le modèle japonais est particulièrement intéressant, selon lui, puisqu'il a implanté un réseau intégré de services en même temps que sa caisse d'économie. Les gestionnaires de services ont un rôle similaire à ceux du Québec; la caisse d'autonomie s'ajoute comme moyen de financement. Le Japon est un avant-goût de ce qui se passera au Québec dans 20 ans. «Eux, ils sont déjà à 25% de personnes âgées. Nous, on le sera en 2030», souligne le ministre Hébert.

La caisse sera offerte non seulement aux aînés, mais aussi aux adultes souffrant d'un handicap physique ou intellectuel.

Services adaptés

En campagne électorale, le Dr Hébert avait martelé son projet «d'assurance autonomie» devant garantir une prestation de services adaptés aux personnes âgées. Ce programme devait être financé par les budgets alloués aux soins de longue durée.

Le ministre a, dans le passé, indiqué que l'allocation de l'assurance autonomie ne serait pas versée en argent, pour éviter les abus et le travail au noir.

L'assurance autonomie évitera que les budgets alloués au maintien à domicile soient utilisés à d'autres fins par le CLSC. Le nouveau programme voudra aussi alléger le fardeau pour les proches aidants. Des mesures supplémentaires à domicile viendront décharger ces aidants d'une partie de leurs responsabilités.