Avec 43 milliards $ de travaux d'infrastructure à venir, Québec ne peut pas rester les bras croisés devant les allégations de corruption qui minent l'industrie de la construction, a soutenu l'ADQ, lundi.

La chef intérimaire de l'Action démocratique, Sylvie Roy, entend intervenir sans relâche cette semaine pour convaincre le gouvernement Charest de tenir une commission d'enquête publique, présidée par un juge, afin de passer au peigne fin l'industrie.

Mme Roy redoute une infiltration du crime organisé sur les grands chantiers. Trop d'indices s'accumulent à l'appui de cette thèse pour qu'elle ne soit pas prise au sérieux, a dit la chef intérimaire, en entrevue lundi à La Presse Canadienne.

De l'avis de la députée de Lotbinière, quelque chose ne tourne pas rond dans l'industrie de la construction au Québec.

Elle cite les récentes perquisitions effectuées dans des entreprises de construction soupçonnées de se livrer à du blanchiment d'argent et les relations présumées de l'ancien directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, avec le monde interlope.

Au moment où le gouvernement investit la somme colossale de 43 milliards $ dans des travaux publics, il doit s'assurer que le «panier n'est pas percé», a illustré l'adéquiste.

Selon Mme Roy, les grands chantiers affichent des taux de productivité anormalement bas en raison des pressions syndicales, ce qui fait grimper la facture refilée aux contribuables.

Même si la commission Cliche, au milieu des années 1970, et plus récemment la commission d'enquête sur la Gaspésia avaient toutes deux soulevé le problème, rien n'a été réglé sur les chantiers, a estimé la députée.