Stephen Harper aurait mis fin à la démarche de son ancien chef de cabinet Nigel Wright s'il avait été informé que ce dernier avait signé un chèque personnel de 90 000 dollars afin d'aider le sénateur Mike Duffy à rembourser les contribuables pour des allocations de logement qu'il a indûment empochées.

Répondant pour la première fois aux questions des journalistes sur ce scandale qui éclabousse son gouvernement depuis une semaine alors qu'il entreprend une visite commerciale de quatre jours en Amérique latine, M. Harper a affirmé qu'il est « frustré » et « fâché » des récentes révélations.

Il s'est aussi dit « très désolé que cela ce soit produit ».

« Je pense que nous avons été très clairs que je ne le savais pas », a affirmé M. Harper, qui est arrivé à Lima, au Pérou, mardi et qui visitera aussi la Colombie dans le cadre de sa visite officielle.

« Si on m'avait consulté, je n'aurais pas autorité cela (ce paiement) et c'est évidemment pour ces raisons que j'ai accepté la démission de M. Wright », a ajouté le premier ministre, précisant qu'il avait appris la nature des agissements de son bras droit depuis deux ans, Nigel Wright, à la suite d'un reportage au réseau CTV.

M. Harper a tenu ces propos 24 heures après avoir prononcé un discours devant son caucus durant lequel il a sommé les fraudeurs à quitter les rangs de son parti immédiatement. Il a aussi qualifié la controverse de « distraction » pour son gouvernement qui désire se concentrer sur l'économie et la création d'emplois.

Mais les révélations des derniers jours ont visiblement provoqué la colère de ses troupes et de ses propres députés.

M. Wright a remis sa démission dimanche à la suite de ces révélations qui ont braqué les projecteurs sur le bureau du premier ministre relativement au scandale des dépenses de certains sénateurs pour la première fois.

Cette démission est survenue quelques jours après celles de Mike Duffy, jeudi soir, et de Pamela Wallin, vendredi soir, du caucus conservateur. Les dépenses de voyage de Mme Wallin font l'objet d'une enquête depuis plusieurs semaines.

Cette affaire a de nouveau dominé la période de questions à la Chambre des communes mercredi après-midi.