En octobre 2015, la jeune Vanessa Biron a été attaquée et défigurée par un pitbull dans un parc de Brossard. Avec beaucoup de courage, de détermination et de résilience, elle, ses parents et sa soeur sont passés au travers de cette épreuve. Et pour la première fois, un propriétaire de chien a été reconnu coupable au criminel. La famille Biron est notre personnalité de la semaine.

La famille Biron aime bien les animaux. Dans le jardin, cadeaux de Pâques d'il y a quelques années, il y a de gros lapins, et si la Ville de Brossard autorisait les poules, peut-être profiterait-on du grand espace, outre la piscine, le jardin, le clapier, pour installer un poulailler.

Je rencontre nos personnalités de la semaine quelques jours avant Pâques et la décoration d'oeufs va bon train. Dans la cuisine, il y a un petit atelier de peinture.

Tout est on ne peut plus normal dans la vie de cette famille de la Rive-Sud, dont le père, Bernard, originaire de Thetford Mines, formé à Sherbrooke, est ingénieur informaticien, alors que sa femme Magdalena, d'origine polonaise, qu'il a rencontrée en Suisse, veille sur les enfants à temps plein, notamment parce qu'elle n'a pas pu aisément faire reconnaître ici ses compétences d'éducatrice spécialisée, qui travaillait à la réhabilitation de jeunes criminels avant de venir ici.

Ce qui est inhabituel chez cette jeune famille, c'est la résilience, la détermination, le courage et l'altruisme dont tout le monde a fait preuve face à une épreuve pénible en octobre 2015. La famille Biron, c'est la famille de Vanessa, maintenant âgée de 10 ans, attaquée par un pitbull alors qu'elle était au parc.

Aujourd'hui en quatrième année à l'école Guillaume-Vignal, Vanessa va bien. Son visage a été réparé. Oui, il y a une cicatrice, mais sa discrétion ne laisse pas deviner l'ampleur et la gravité des blessures et des séquelles infligées par le chien de Karim Jean-Gilles, condamné le 23 mars dernier à quatre ans de prison.

C'est la première fois, explique Bernard Biron, qu'un propriétaire de chien est condamné ainsi. Sa peine, le juge l'a voulue exemplaire.

Quand on regarde Vanessa, ce qu'on voit surtout, c'est son sourire, son humour, ses yeux qui pétillent quand sa soeur Victoria fait des blagues au sujet de leur père, sa répartie de pré-pré-préado. « Ai-je assez répondu aux questions maintenant ? »

Il est évident qu'elle a préféré à la visite de La Presse celle de Marie-Mai, la chanteuse contactée grâce aux connaissances de la marraine de Vanessa, sa tante, la soeur de Bernard. Informée peu après la tragédie de ce que sa jeune fan avait subi, de ses difficultés à accepter son nouveau visage, la chanteuse n'a pas hésité à venir la voir en personne à sa maison du secteur M.

Bernard Biron avoue que, même si l'accueil qu'on leur réserve est chaleureux et sympathique, la famille se passerait volontiers des entrevues, qu'elle préfère l'anonymat. À la limite, les Biron ne comprennent pas pourquoi on les a choisis personnalités de la semaine.

« On n'a rien accompli », dit l'ingénieur.

Pourtant, il revient de Québec, où il est allé défendre la nécessité de légiférer contre les pitbulls, cette classe de chiens issus de plusieurs types de terriers, fruits de nombreux croisements, au XIXe et au début du XXe siècle, où les combats de chiens, notamment contre des taureaux ou des rats, étaient encore permis.

« On a un devoir de sonner l'alarme. Un devoir de faire prendre conscience, si on veut que les choses changent », dit Bernard Biron.

M. Biron n'est pas dogmatique dans ses efforts pour qu'une loi, comme celle proposée par le gouvernement provincial, la loi 178, « visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d'un encadrement concernant les chiens », soit adoptée.

Il n'est pas d'accord avec la décision de la mairesse Valérie Plante de retirer le règlement Coderre, qui interdisait les pitbulls à Montréal. Mais il ne veut pas non plus que tous les pitbulls de la planète soient euthanasiés sur-le-champ.

Ce qu'il aimerait, c'est qu'on les interdise dans l'avenir, qu'on les stérilise tous, qu'on en interdise l'importation, et donc l'élevage, et que, pour les autres, on les évalue selon des critères vraiment très sérieux pour s'assurer qu'ils ne présentent réellement pas de danger.

La famille Biron ne déteste pas du tout les chiens. Victoria et Vanessa aiment les petits chiens, « sauf les chihuahuas », surtout un certain « chihuahua géant » du quartier qui jappe trop au goût des filles. Mais la présidente de l'Ordre des vétérinaires, Caroline Kilsdonsk, explique Bernard Biron, a aidé en personne les filles à renouer avec les chiens. Et ça a beaucoup aidé. « Mais ce n'est plus comme avant, c'est sûr », explique Magdalena Biron, qui a assisté à l'attaque contre sa fille.

Beaucoup de gens ont aidé les Biron. Ils n'ont que de bons mots pour l'inspectrice qui a mené l'enquête et la procureure de la Couronne qui a ensuite mené le dossier. Ensemble, elles ont permis cette première : accusations et condamnation au criminel contre le propriétaire du chien (l'animal a été euthanasié depuis). Pour les gens de l'hôpital Sainte-Justine qui ont sauvé Vanessa, dont le docteur Daniel Borsuk, le plasticien. Pour toute la communauté, pour l'école, qui a permis que Vanessa étudie à la maison pendant quelques semaines avant de retourner étudier avec ses camarades.

Pour tous ceux qui les appuient dans leurs démarches pour mieux encadrer la possession d'animaux et ainsi permettre une amitié paisible et saine entre chiens et humains.

La famille Biron en quelques choix

UN FILM

Tous les Indiana Jones !

UN LIVRE

Devine combien je t'aime, livre jeunesse d'Anita Jeram et Sam McBratney

UN PERSONNAGE HISTORIQUE

L'inventeur Nikola Tesla

UN PERSONNAGE CONTEMPORAIN

Elon Musk, entrepreneur américain, notamment fondateur du constructeur de voitures électriques Tesla

UNE CITATION

In tartiflette we trust.

SI VOUS DEVIEZ MANIFESTER

« Ce serait pour l'abolition des armes nucléaires et sur nos pancartes, on écrirait : "Désarmons avant qu'un con pèse sur le piton." »