Dany Bonneville, PDG d'Industries Bonneville, organise le Défi 808 Bonneville, à Mont-Tremblant, une compétition ouverte à tous les cyclistes au profit de la Fondation de l'athlète d'excellence du Québec. Il est notre personnalité de la semaine.

Dany Bonneville ne croit pas que, lorsqu'on est entrepreneur à succès et qu'on veut redonner à la société, offrir de l'argent, c'est suffisant.

C'est bien.

Mais pas assez.

Selon lui, la philanthropie, c'est aussi donner du temps. Et du savoir-faire. Quand il s'engage dans une cause, il brasse la cage. Parlez-en aux gens de la fondation Coeur + AVC ou à ceux de Mont-Tremblant, où notre personnalité de la semaine tiendra du 22 au 24 septembre le Défi 808 Bonneville, épreuve de vélo sur route au profit de la Fondation de l'athlète d'excellence du Québec.

Si ça vous tente, il est encore temps de s'inscrire. À parcourir à vélo : 808 ou 404 kilomètres, seul ou en équipe. « On est rendus à 160 équipes, 400 personnes. Il y a huit athlètes olympiques comme porte-parole », explique le coprésident des Industries Bonneville. 

« C'est sûr que c'est le genre d'événement où il y a des émotions fortes. Ça nous marque pour le reste de nos jours. »

- Dany Bonneville

Dany Bonneville aime l'entreprise que son grand-père Paul-Émile Bonneville a fondée à Thetford Mines en 1961, alors essentiellement un fabricant de ces « maisons mobiles » dont le Québec était couvert, et où il a commencé à travailler quand il avait 12 ou 13 ans. « J'ai vendu ma première maison à 15 ans, entre deux cours », raconte-t-il.

Mais l'homme d'affaires adore aussi les défis sportifs. C'est sa passion. Il a déjà terminé une course de vélo de 508 milles au Nevada réputée pour être l'événement le plus difficile dans son genre. Les Ironman ne lui font plus peur depuis longtemps. Mais ce qu'il aime par-dessus tout, c'est de voir les gens dans son entourage suivre son exemple et se mettre au sport, comme quatre employées qui n'avaient jamais fait de vélo de leur vie et qui vont participer au Défi 808 Bonneville pour faire le 404 kilomètres en équipe, soit chacune une centaine. « Je vois ces gens changer, prendre confiance en eux, note-t-il. Après, ça permet d'affronter n'importe quoi. »

Dany Bonneville n'a pas toujours été cycliste. Au départ, c'était le golf, sa passion. Le golf et le bateau. Mais ses aventures nautiques se sont terminées par une tragédie : un très grave accident sur l'eau où sa femme, enceinte de deux mois, est morte, laissant derrière elle un petit garçon de 14 mois et un père seul.

Six mois après l'accident, la malchance le frappe à nouveau. Un soir, il est seul chez lui avec son bébé dans les bras et ça sonne à la porte. Un livreur de pizza. Dany Bonneville, qui n'a rien commandé, se dit qu'il a dû se tromper d'adresse. Non, c'est un piège. Le début d'un hold-up commis par trois gars armés. « Ils ne m'ont pas frappé. Probablement parce que j'avais Jordan dans mes bras, qui pleurait. Je crois que c'est lui qui nous a sauvés. »

Mais après ce doublé dramatique, le temps passe et guérit doucement les plaies...

« J'ai vécu des années difficiles. La vie nous envoie des curve balls. Mais après l'ouragan, le soleil finit toujours par ressortir. Aujourd'hui, j'ai une détermination qui est propre à moi. »

- Dany Bonneville

Et son fils a 23 ans. Et Dany a une conjointe depuis 20 ans. Et tout le monde va bien.

Et c'est à travers tout cela que le vélo, la course, les triathlons se sont immiscés tranquillement, puis intensément.

Et Industries Bonneville aussi va très bien.

Et on est loin des maisons mobiles des années 60.

Maintenant, comme on peut le voir quand on passe sur l'autoroute 20 à la hauteur de Beloeil, où les maisons modèles sont installées, l'entreprise fabrique de tout. Des maisons usinées sur mesure, certaines très abordables, d'autres dont les prix peuvent grimper au-delà du million. Le tout dessiné par des équipes qui se baladent dans le monde pour voir ce qui se fait ailleurs et quelles sont les innovations à pousser plus loin.

Et la philanthropie aussi va bon train. Entre le Demi-marathon Bonneville de Lachine et le Défi 808 Bonneville à Tremblant, il y a mille gestes petits et grands que Dany Bonneville espère utiles. « On peut agir comme levier », dit-il, notamment en apportant aux fondations et aux événements de charité des connaissances propres à la gestion et à l'entrepreneuriat. Il cite l'exemple de la soirée des vins californiens aux profits de la fondation Coeur + AVC, qui rapportait 25 000 $ avant qu'il ne s'y intéresse. Cinq ans plus tard, l'événement permet d'aller chercher 275 000 $. « On voit la différence quand des entrepreneurs prennent la tête. On doit aider comme ça. Ça fait partie de notre job. »

Ça, et promouvoir de saines habitudes de vie. Chez Bonneville, en tout cas, c'est ainsi que la direction voit son rôle. C'est pourquoi les frais d'inscription aux centres sportifs sont couverts à moitié par l'entreprise, tout comme les soins de nutrition.

« Quand les employés sont plus en forme, ils ont un sourire, de l'entrain. Et ça, ça vaut cher. »