Il a siégé à d'innombrables conseils d'administration parmi les plus grandes entreprises québécoises, en plus d'avoir présidé le Conseil du patronat pendant quatre ans. L'administrateur émérite Pierre Côté est décédé le 2 mai à l'hôpital l'Enfant-Jésus, à Québec. Il avait 88 ans.

Originaire de Québec, Pierre Côté est né au-dessus d'une écurie de la 4e Avenue, où se situait alors la Laiterie Laval, l'entreprise familiale dirigée par son père Jules. C'est là aussi qu'il amorce sa carrière, à titre de directeur puis de président jusqu'en 1978.

Sollicité au Québec comme ailleurs au Canada et même en Europe, il a siégé plusieurs années à au moins une quinzaine de conseils d'administration, notamment: la Banque de Montréal, CAE, Bombardier, Canadian Tire, et la Mutuelle Vie du Canada.

Ses compétences et ses exploits lui ont valu au fil des ans de nombreuses distinctions, dont celui d'Administrateur émérite en 2009, de même que l'estime et le respect de ses pairs.

Ghislain Dufour, ancien président du Conseil du patronat (CDP), se souvient d'un exemple particulièrement éloquent. En dépit de la limite d'âge obligatoire qui s'applique aux administrateurs, le président du conseil d'administration et ancien président de Bombardier, Laurent Beaudoin, a décidé de le garder un an après ses 70 ans.

«Cette prolongation de son mandat a été vue comme étant une reconnaissance extraordinaire d'un très bon administrateur», souligne-t-il.

Un fervent fédéraliste

Son passage à la tête du CDP (1978-1982) a été marqué par le référendum de 1980. Fervent fédéraliste, Pierre Côté a fait de la rétention des sièges sociaux à Montréal son cheval de bataille.

Cet attachement au fédéralisme s'est solidifié alors qu'il était président du conseil canadien de l'industrie laitière, un poste jamais occupé avant lui par un francophone.

«Il a eu la chance de visiter régulièrement les provinces, il s'est dit qu'il fallait garder le pays ensemble», se souvient son fils Pierre Jr, né d'un premier mariage avec Hélène Taschereau, petite-fille du frère de l'ex-premier ministre libéral du même nom.

«Notre famille a toujours été libérale», reconnaît sa nièce Paule Riverin. Mais, comme son père Jules, Pierre était capable de faire preuve d'une certaine souplesse.

«Son père se faisait faire la barbe au Château Frontenac aux côtés de Maurice Duplessis, avec qui il faisait toujours des gageures», lance-t-elle.

Le chef de clan

En plus d'être un homme d'affaires aguerri, Pierre Côté était un homme de tradition et de famille, qui a pris soin de sa mère jusqu'à ces derniers jours. Toujours tiré à quatre épingles, vêtu de son complet bleu et portant sa cravate, Pierre prenait plaisir à recevoir chez lui les membres de sa famille, qu'il aimait garder «tissée serré».

«À ses funérailles, on disait, c'est le chef du clan qui nous a quittés», confie sa nièce.

Pierre Côté laisse dans le deuil ses fils Pierre et André, de même que son épouse Huguette Lacroix. Les funérailles ont eu lieu samedi dernier à l'église Saint-Charles Garnier, à Québec.