Des chercheurs de l'Agence de santé publique du Canada souhaitent utiliser les médias sociaux pour repérer plus rapidement les comportements suicidaires au lieu de recourir à des données désuètes.

L'Agence désire créer un programme d'intelligence artificielle pouvant passer les plateformes des médias sociaux au peigne fin à la recherche de mots clés qui donneraient aux chercheurs une meilleure idée des tendances et des facteurs de risque liés aux comportements suicidaires.

Le projet pilote, détaillé dans un dossier d'appel d'offres fédéral, permettrait aussi de brosser un tableau des risques de suicide selon le sexe, l'âge, l'origine ethnique et le lieu de résidence.

L'Agence précise toutefois qu'elle ne cherche pas à transformer ce projet pilote en un outil pour prédire le suicide ou identifier les personnes les plus à risque de s'enlever la vie.

Le suicide est la deuxième cause de décès chez les adolescents canadiens.

L'Agence produit régulièrement des rapports sur les tendances en matière de suicide basés sur les données concernant les décès et les hospitalisations, mais ces renseignements ont souvent près de cinq ans lorsqu'ils lui parviennent.

Pour mieux prévenir le suicide, l'Agence dit avoir besoin d'informations récentes afin de comprendre comment intervenir plus tôt auprès des personnes qui ont besoin d'aide.

Selon le dossier d'appel d'offres, le projet pilote sur les médias sociaux s'amorcerait en juin prochain. L'Agence s'attend à pouvoir générer des rapports mensuels sur la question d'ici la fin de 2019.

Le dossier précise que le programme nécessaire pour analyser les données sur les sites comme Facebook et Twitter devrait coûter jusqu'à 150 000 $ avant taxes.

Le contrat se termine en mars 2020.