Les témoins d'un accident survenu jeudi après-midi, dans le métro de Toronto, n'ont pas hésité à se porter à la rescousse d'un homme aveugle tombé sur les rails, rapporte l'une d'entre eux.

Julie Caniglia raconte qu'un passager de son wagon a sauté sur les rails et traversé vers le quai opposé, duquel avait chuté l'homme.

Elle salue le courage de ce bon samaritain qui n'a pas hésité à intervenir dans le tumulte, sans savoir si un autre train approchait.

L'homme non-voyant s'était blessé dans sa chute, à la station Broadview, provoquant l'agitation des témoins qui criaient à l'aide, précise Mme Caniglia.

Un autre homme non loin d'elle s'est précipité vers l'extrémité du quai pour couper l'électricité sur les rails, ajoute-t-elle, et un chauffeur de la Commission de transport de Toronto a lancé un appel à la prudence.

« Le chauffeur a pesé sur des boutons pour avertir le train qui s'approchait d'arrêter et tout s'est éteint, relate-t-elle. Il y avait beaucoup de cris à propos du risque d'électrocution. »

Deux autres hommes sont à leur tour descendus sur les rails pour aider à hisser le blessé sur le quai, visiblement sous le choc, poursuit-elle.

Mme Caniglia a voulu faire connaître ces bons samaritains en publiant une photo d'eux sur les réseaux sociaux. Aucun des trois hommes n'a jusqu'à présent pu être identifié.

« C'est incroyable. Nous avons tous besoin d'un peu de renforcement positif (pour croire) que de bonnes personnes existent », a-t-elle souligné dans une entrevue accordée vendredi à La Presse canadienne.

« Le premier instinct des gens a été de courir pour venir en aide. C'est clair que des gens ont sauté sur les rails avant même que le courant ne soit éteint », renchérit Sheri Hebdon, qui a elle aussi assisté à la scène jeudi.

Il faut parfois des circonstances extrêmes pour faire ressortir le bon chez les gens, soutient-elle.

L'incident a toutefois préoccupé Julie Caniglia quant à la sécurité du métro torontois.

« J'ai de jeunes enfants, et s'ils trébuchaient par accident? Nous sommes si vulnérables, debout sur le quai », s'inquiète-t-elle.

Mme Hebdon abonde dans le même sens.

« Il vaut la peine d'envisager des barrières sur les quais », croit-elle.

Un accident mortel a fait renaître cette revendication, plus tôt ce mois-ci, lorsqu'un homme de 73 ans aurait été intentionnellement poussé sur les rails, vers sa mort.

La Commission de transport de Toronto (CTT) soutient que l'installation de barrières de sécurité dans chaque station coûterait plus d'un milliard de dollars. Le CTT a déjà commandé une étude à cet effet, qui devrait aboutir en 2020.

Selon un porte-parole de la Commission, l'homme tombé sur les rails jeudi a été transporté à l'hôpital.