Dans un effort ultime après avoir reconnu sa défaite prochaine, la première ministre sortante de l'Ontario met les électeurs en garde contre un éventuel gouvernement majoritaire, qu'il soit néo-démocrate ou progressiste-conservateur.

De passage à Toronto, lundi matin, Kathleen Wynne a souligné que les électeurs sont préoccupés - et devraient l'être - par la perspective que ses opposants raflent une majorité de sièges à Queen's Park. La chef libérale a toutefois refusé de dire lequel de ses adversaires devrait le plus inquiéter les Ontariens.

«Je dis qu'il y a des risques associés aux deux et je demande seulement aux gens de se pencher sur ces risques», a-t-elle fait valoir.

Une majorité de sièges pour le Nouveau Parti démocratique conduirait à des grèves de durées indéterminées en raison de l'opposition idéologique de la formation aux lois qui forcent le retour au travail, a prévenu Mme Wynne. Quant au chef progressiste-conservateur, Doug Ford, il s'est selon elle avéré «encore plus perturbant» qu'anticipé. Même des militants de son propre parti ne veulent plus lui accorder leur vote, a-t-elle prétendu.

Au cours du week-end, Mme Wynne avait causé la surprise en admettant que les libéraux ne formeraient pas le prochain gouvernement. Certains candidats libéraux ont dit avoir appris la nouvelle lors d'une conférence téléphonique peu avant le point de presse, tandis que d'autres ont indiqué en avoir pris connaissance par le biais des réseaux sociaux.

Samedi, Kathleen Wynne a reconnu que des membres de son équipe pourraient être en colère ou attristés, mais deux jours plus tard, elle a fait état d'une rétroaction largement positive.

Dans la circonscription traditionnellement libérale de Toronto-St. Paul's, la candidate libérale Jess Spindler veut continuer de se présenter comme une porte-parole de la communauté.

«Je pense qu'en ce moment, il y a des gens un peu mal à l'aise et je veux dire aux électeurs qui se sentent comme ça (...) que je suis là, que je serai une bonne avocate pour la communauté et j'espère que vous envisagerez de faire de moi votre représentante», a-t-elle expliqué.

«Je veux que les gens sachent que je peux tenir tête à Doug Ford par rapport à certaines propositions qu'il va amener», a ajouté Mme Spindler.

Questionnée sur la réaction des électeurs au plaidoyer de sa chef, la candidate a répondu que seuls les résultats du scrutin pourront en témoigner.

La chef du NPD a reconnu que cette concession avait dû être un moment difficile pour Mme Wynne. Andrea Horwath a toutefois dénoncé l'appel de cette dernière à voter pour le Parti libéral afin qu'il détienne la balance du pouvoir.

Quant à Doug Ford, il ne s'est pas encore prononcé sur la décision de la première ministre sortante.

Les électeurs ontariens sont appelés aux urnes jeudi.