Le premier ministre Justin Trudeau a vanté vendredi les mérites de la coopération avec les autorités locales dans un discours au cours duquel il n'a toutefois rien proposé de nouveau pour répondre aux inquiétudes des politiciens municipaux.

Les maires des villes les plus importantes au Canada ont déjà dressé leur liste de souhaits à l'approche des élections fédérales de 2019. Ils réclament notamment du financement pour des logements abordables et pour la lutte aux changements climatiques, de même que de nouvelles sources de revenus.

Mais au lieu d'entrer dans les détails de ces demandes, le premier ministre s'en est tenu à des idées larges devant les délégués de la Fédération canadienne des municipalités. Il a réitéré que ces derniers constituent des «partenaires essentiels» dans le façonnement du Canada.

«Les gouvernements fédéraux et provinciaux doivent non seulement bien comprendre ce qui se passe sur le terrain dans nos villes et nos municipalités, nous devons aussi être disposés et prêts à aider à la mise en place de solutions», a-t-il déclaré.

M. Trudeau a soutenu que son gouvernement respecte le leadership local.

Il a rappelé les investissements fédéraux dans des domaines importants pour les autorités municipales, tels que l'infrastructure et les garderies.

Il a tenu à souligner les 231 millions injectés dans la lutte contre la crise des opioïdes, des fonds qui vont «éliminer les obstacles à des soins susceptibles de sauver des vies» en plus de «renforcer nos frontières».

Le premier ministre a également mentionné la Stratégie nationale sur le logement annoncée en novembre dernier, un plan de 40 milliards.

Des consultations se poursuivent par rapport à la stratégie actuelle de lutte contre l'itinérance, a-t-il ajouté, promettant une nouvelle mouture «très bientôt».

«En écoutant des gens qui ont eux-mêmesvécu l'expérience et en adoptant une approche fondée sur les données, nous avons confiance que dans la prochaine décennie, nous pourrons réduire l'itinérance chronique dans ce pays de 50 %», a-t-il lancé.

Il a aussi fait mention de l'imposition de tarifs douaniers américains sur les exportations d'acier et d'aluminium en saluant le «formidable leadership démontré par des centres de production d'aluminium comme Saguenay, Hamilton, Sault-Sainte-Marie, Kitimat et Regina».

Le premier ministre a été brièvement interrompu par une manifestante qui donnait des coups de sifflet et brandissait une pancarte où l'on pouvait lire «Je dénonce Kinder Morgan».

La militante du Conseil des Canadiens a été rapidement expulsée. Plus tard, en entrevue, Robin Tress a expliqué qu'elle voulait faire entendre son mécontentement quant à l'intention du gouvernement libéral de se porter acquéreur de l'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan pour 4,5 milliards.

«Il y a plusieurs manières de participer à notre démocratie et l'une d'elles est de manifester contre les décisions malavisées de nos gouvernements, a-t-elle fait valoir. Les gens lui disent depuis des années qu'ils ne veulent pas de cet oléoduc et il n'a pas été à l'écoute.»

Il a fait des Canadiens des actionnaires de Trans Mountain, dénonce-t-elle.

Justin Trudeau a pris acte du dérangement.

«C'est pour les Canadiens que nous travaillons et ce sont les Canadiens que nous servons, a-t-il dit aux délégués. Je sais que vous prenez cette responsabilité autant au sérieux que moi, et que l'on soit d'accord ou pas, nous allons continuer de discuter et nous allons continuer d'écouter.»