Les six Québécois tués en 2016 lors d'un attentat à Ouagadougou, au Burkina Faso, sont morts sous les tirs des terroristes, qui ont ensuite mis le feu au café où se trouvait le groupe, selon les rapports d'investigation du coroner.

Au mois de janvier 2016, Yves Carrier, Gladys Chamberland, Charles-Élie Carrier, Maude Carrier, Suzanne Bernier et Louis Chabot sont au Burkina Faso pour participer à un projet humanitaire. Le 15 janvier, en soirée, les Québécois, accompagnés d'un ami burkinabé, soupent sur la terrasse du café Cappuccino de Ouagadougou avant de se rendre à l'aéroport. Une partie du groupe doit retourner au Québec plus tard en soirée.

Une quinzaine de minutes après l'arrivée du groupe, «à 19 h 30, deux hommes, dont les longs manteaux camouflent des armes d'assaut, marchent» vers l'endroit où sont installés les Québécois et leur ami, raconte la coroner Andrée Kronström dans ses rapports. Un troisième homme est positionné sur le terre-plein, en face de la terrasse. 

Les deux assaillants accèdent ensuite à l'entrée du café, aperçoivent le groupe réuni autour de deux tables et dégainent leurs armes. «Les tirs en rafale atteignent d'abord les Québécois, puis de nombreuses autres personnes.» 

Ce soir-là, les terroristes assiègent le café Cappuccino et l'hôtel Splendid, à proximité.  L'attaque fait 30 morts, de 18 nationalités différentes. 

Morts avant l'incendie

Au cours de l'assaut, des engins fumigènes provoquent des incendies. Mais ce sont les projectiles d'armes à feu qui ont coûté la vie aux six Québécois, conclut toutefois Me Kronström. 

Les détails des examens externes et des autopsies, réalisée entre le 28 janvier et le 1er février 2016 à Montréal, font état de blessures mortelles causées par un ou des projectiles d'arme à feu. Aucune analyse toxicologique n'a été demandée par le coroner. 

Dans le cas de Suzanne Bernier, le pathologiste a mentionné qu'«il n'y avait pas de suie dans les voies respiratoires, le tout suggérant fortement que la victime était déjà morte de ses blessures lorsqu'elle a été exposée à l'incendie». Les rapports précisent que les plaies d'entrée des projectiles ne présentent pas d'indice de proximité de tir sur la peau. 

Les terroristes ont fait feu de façon aléatoire, lors de cet attentat meurtrier, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Des volontaires humanitaires

Yves Carrier, sa fille, Maude Carrier, sa conjointe, Gladys Chamberland, et leur fils, Charles-Élie Carrier, étaient au Burkina Faso depuis près d'un mois pour participer à la construction d'une école pour le compte de la Congrégation des soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours. Suzanne Bernier et Louis Chabot étaient deux bénévoles qui accompagnaient la famille. 

Le groupe avait pris toutes les précautions et s'était conformé à toutes les exigences requises pour se rendre au Burkina Faso, maintenant désigné comme une destination risquée par le gouvernement canadien, «en raison de menace terroriste». 

Une enquête, «menée de concert avec d'autres pays», est toujours en cours. Des accusations pourraient être portées contre les instigateurs de l'attentat.