Avec le retour du printemps, les services frontaliers canadiens se préparent à une nouvelle vague de demandeurs d'asile en provenance des États-Unis cette année.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a intercepté plus de 3000 personnes en situation irrégulière à la frontière en janvier et en février, et les autorités ont traité en tout 7800 dossiers de demandeurs d'asile durant cette période. Ces chiffres ne tiennent pas compte des quelque 600 personnes qui sont entrées de façon irrégulière au Québec pendant le long congé pascal, il y a une semaine.

Plusieurs des migrants interceptés récemment sont des Nigérians, ce qui suggère que le bouche-à-oreille continue à faire son oeuvre, en dépit des efforts d'Ottawa.

Les autorités s'attendent à ce que ces chiffres continuent à augmenter avec le retour du beau temps. Mais contrairement à l'année dernière, le ministère fédéral de l'Immigration et l'Agence des services frontaliers du Canada se préparent déjà à ce nouvel afflux. Mathieu Genest, attaché de presse du ministre de l'Immigration, Ahmed Hussen, indique que divers ministères ont travaillé de concert avec les provinces et des organismes communautaires afin de pouvoir composer rapidement avec différents scénarios.

Le gouvernement libéral a aussi réservé 74 millions $ pour réduire les délais dans le traitement des demandes d'asile à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Le ministère de l'Immigration a aussi fait passer de trois mois à trois semaines le délai imposé aux demandeurs pour obtenir un permis de travail, et il a émis plus de 12 000 de ces permis à des demandeurs au Québec.

Mais le Conseil canadien pour les réfugiés déplore que des migrants vulnérables soient exploités par des passeurs qui exigent de fortes sommes pour leur faire franchir la frontière canadienne, pour découvrir plus tard que leur demande de statut de réfugié n'était pas du tout admissible. Le Conseil demande d'ailleurs à Ottawa de suspendre l'Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis, qui serait responsable de la hausse soudaine des entrées irrégulières à la frontière.

Le gouvernement libéral a déjà indiqué qu'il n'était pas question de modifier ce régime.

L'Agence des services frontaliers du Canada et le ministère fédéral de l'Immigration ont traité l'an dernier plus de 50 000 demandes d'asile, soit plus du double de ce qui était traité chaque année depuis 2011.