La décision du gouvernement américain de mettre fin à un statut de protection temporaire pour des milliers d'Haïtiens ne semble pas avoir provoqué une nouvelle arrivée massive de demandeurs d'asile à la frontière canado-américaine.

Des données publiées mardi par le gouvernement fédéral indiquent que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a arrêté 1623 personnes en novembre à la frontière, alors qu'elle en avait intercepté 1890 en octobre.

Ces nouveaux chiffres représentent une diminution importante par rapport au mois d'août, alors que les agents de la GRC avaient appréhendé, seulement au Québec, plus de 5000 personnes qui souhaitaient demander l'asile au Canada.

Plusieurs d'entre elles semblent avoir été influencées par un changement éventuel de leur statut, qui les protégeait de la déportation depuis le tremblement de terre destructeur qui avait secoué Haïti en 2010.

Les États-Unis ont finalement annoncé en novembre que le statut de protection temporaire des Haïtiens prendrait fin en 2019. Les responsables canadiens espéraient que cette nouvelle n'entraîne pas une autre vague massive de demandeurs d'asile à la frontière.

Depuis le sommet atteint l'été dernier, le gouvernement canadien a travaillé d'arrache-pied pour démentir certaines rumeurs qui couraient dans la communauté haïtienne aux États-Unis et, selon lui, ces démarches ont porté fruit.

Mais le gouvernement a affirmé qu'il resterait à l'affût de toute potentielle vague de demandeurs d'asile et se dit prêt à intervenir si cela arrivait.

Un peu plus de 4000 demandes en novembre

Les données rendues publiques mardi suggèrent que les demandes d'asile faites au Canada ont quelque peu diminué le mois dernier.

L'Agence des services frontaliers du Canada et le ministère de l'Immigration ont fait état d'un peu plus de 4000 demandes, par rapport à 4760 en octobre.

Au total, les deux agences ont examiné plus de 45 000 demandes d'asile cette année, soit le double du nombre reçu l'an dernier.

Une fois que ces demandes sont considérées comme admissibles, elles sont transmises à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada pour des audiences individuelles.

La commission fait face à un volume de demandes sans précédent depuis près de dix ans et a mis en place plusieurs mesures pour accélérer le processus et éviter d'accuser des retards.

Ces décisions avaient été prises par le président de la commission, Mario Dion, qui est maintenant en lice pour remplacer la commissaire à l'éthique, Mary Dawson, ce qui laisse son poste vacant.

Un président par intérim devrait être nommé en 2018.