Ottawa a décidé d'investir 1,8 million de dollars en recherche à Montréal pour combattre la crise des opioïdes. L'annonce a été faite aujourd'hui par la ministre fédérale de la Santé Ginette Petitpas Taylor au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).

Cette somme fait partie d'une enveloppe de 7,5 millions de dollars allouée à plusieurs centres de recherche qui travaillent sur la crise des opioïdes au Canada. Les recherches au Québec seront menées au pôle de recherche interventionnelle en toxicomanie du Centre de recherche du CHUM sous la direction de la chercheuse Julie Bruneau.

Les recherches qui y seront menées porteront sur les pratiques pour la prévention des surdoses d'opioïdes, pour le traitement des personnes qui sont actuellement sous l'emprise de la dépendance aux opioïdes ainsi que pour l'amélioration de l'accès aux traitements.

« Nous devons nous assurer que des investissements soient faits pour que les meilleures pratiques soient mises en place pour répondre à la crise, a dit la ministre Ginette Petitpas Taylor. Il nous faudra aussi transférer ces pratiques aux autres coins du pays. C'est pourquoi ces recherches sont importantes. » 

La ministre a salué le travail réalisé par le gouvernement du Québec pour répondre à la crise des opioïdes. Elle a souligné la décision du gouvernement provincial de rendre disponible gratuitement la naloxone, un antidote contre le fentanyl. Cette décision est rentrée en vigueur le 10 novembre dernier.

Interrogée sur le potentiel impact de la légalisation du cannabis sur la crise des opioïdes qui sévit actuellement au Canada, Mme Petitpas Taylor a indiqué que son gouvernement veut légaliser le cannabis  parce qu'il reconnaît que « les jeunes Canadiens sont parmi les personnes qui consomment le plus de cannabis au monde ». « C'est une approche de santé publique. Nous voulons nous assurer qu'ils [les jeunes] n'aient pas accès au cannabis, a-t-elle dit. S'ils choisissent d'en consommer, nous voulons nous assurer de réglementer. Donc, ils vont devoir attendre l'âge majoritaire pour pouvoir en acheter. »

Selon un bilan de l'Institut de statistique du Québec paru en 2015, 9% des étudiants du secondaire consomment du cannabis au moins une fois par semaine au Québec et 5% en abusent. 

Au Canada, 2816 décès étaient « vraisemblablement liés » aux opioïdes en 2016 selon les Instituts de recherche en santé du Canada.