Après avoir provoqué un tsunami de réactions outragées depuis le début de la semaine, les militants pro-armes qui voulaient tenir une manifestation au parc du 6-Décembre-1989 déménagent leur événement à un endroit moins sensible, soit dans une cabane à sucre de la région de Québec.

Guy Morin, porte-parole de Tous contre un registre québécois des armes à feu, a confirmé à La Presse que la manifestation prévue samedi aura plutôt lieu à la Cabane à sucre Chabot, à Neuville.  

« Nous avons convenu que si on faisait notre manifestation dans une grande ville, on risquait de provoquer une contre-manifestation qui aurait pu mal tourner. On ne voulait pas ça, alors on a choisi un endroit bien convivial, où les participants pourront jaser ensemble tranquillement », explique M. Morin. La manifestation qu'il organise vise à dénoncer la « réglementation excessive » et l'implantation d'un registre québécois des armes, prévu pour le début de 2018.  

Lundi, M. Morin justifiait son intention de tenir la manifestation à la place commémorative érigée en mémoire des 14 victimes de la tuerie de Polytechnique en disant que tenir une manifestation « dans un sous-sol d'église de Maniwaki » ne lui aurait assuré aucune couverture médiatique. De nombreux politiciens ont réagi très sévèrement dès que ses plans ont été révélés par La Presse.

« Un geste inutilement cruel et provocateur », a tweeté le premier ministre Trudeau. « Épouvantablement scandaleux », a dit le ministre Coiteux. 

La police de Montréal, qui était au courant du projet de manifestation, aurait fortement déconseillé aux organisateurs d'aller de l'avant avec leur projet. Plusieurs chasseurs ont exprimé publiquement leur dégoût face aux intentions du groupe de pression, et une occupation silencieuse de la place du 6-Décembre-1989 a été organisée par des contre-manifestants. Ces derniers ont aussi multiplié les plaintes sur Facebook contre M. Morin pour faire fermer la page « Rassemblement des gunnies » pour « incitation à la haine ».  

« Il y a eu beaucoup d'opinions exprimées, mais après 24 heures, la poussière retombe. Les propriétaires d'armes commencent à se remettre ensemble pour défendre la cause », soutient M. Morin.