Un nouveau rapport du Médecin général des armées révèle que 15 militaires des Forces régulières se sont suicidés en 2016, comme l'année précédente, et que plusieurs d'entre eux présentaient un trouble mental connu des professionnels de la santé.

Le rapport annuel du brigadier-général Andrew Downes est publié quelques semaines après le dévoilement de la stratégie gouvernementale pour prévenir les suicides chez les militaires et les anciens combattants, qui admettent de plus en plus avoir subi des dommages psychologiques.

Contrairement à des rapports antérieurs, le Médecin général des armées ne dévoile pas le nombre de réservistes qui se sont enlevé la vie en 2016; le ministère des Anciens Combattants révélera quant à lui le mois prochain le bilan des suicides chez les vétérans. On sait par ailleurs que 14 hommes et une femme des Forces régulières se sont suicidés en 2016 - exactement le même bilan qu'en 2015.

Depuis 2006, année où le Canada a amorcé ses opérations militaires en Afghanistan, 150 membres des Forces régulières se sont suicidés, comparativement à 118 durant la décennie précédente (de 1995 à 2005).

En 2016, près des deux tiers des militaires qui se sont suicidés présentaient «au moins deux diagnostics liés à la santé mentale» - dépression, stress post-traumatique, trouble anxieux, toxicomanie.

Dans la très grande majorité des cas, au moins un des facteurs de «stress professionnel et personnel» était présent chez les hommes de la Force régulière: un déclin des relations, le suicide ou le décès d'un proche, la maladie ou celle d'un proche, des dettes, des problèmes professionnels ou juridiques. Plus de la moitié des cas présentaient même au moins trois de ces facteurs de stress concomitants avant le suicide.

Le rapport confirme aussi, encore une fois, que le taux de suicide dans l'armée de terre est beaucoup plus élevé que dans la population civile, mais aussi plus grand que chez les militaires de la marine et de l'armée de l'air.