La Gendarmerie royale du Canada envisage de donner plus d'ampleur à un programme qui permet aux victimes alléguées d'agressions sexuelles de dénoncer la situation sans s'adresser directement aux policiers.

Un programme déjà en place en Colombie-Britannique et au Yukon permet aux victimes de s'adresser à un organisme communautaire, qui transmet ensuite les détails - anonymement - à la police.

Ce programme vise notamment à renverser la tendance qu'ont les victimes à garder le silence en les encourageant à dénoncer leurs agresseurs. Selon les plus récentes données de Statistique Canada, quelque 636 000 agressions sexuelles ont été rapportées par les victimes en 2014, soit 22 incidents pour chaque Canadien âgé de 15 ans ou plus - un chiffre inchangé depuis 2004, même si tous les autres crimes ont reculé pendant la même période.

L'agence fédérale estime toutefois que moins de 5 % de toutes les agressions sexuelles perpétrées par quelqu'un d'autre qu'un conjoint sont dénoncées à la police, tandis qu'un tiers des autres crimes sont rapportés.

Les victimes qui se prévalent du programme en vigueur en Colombie-Britannique et au Yukon s'adressent normalement à un organisme qui leur vient en aide, ce qui leur permettra du fait même d'obtenir l'aide dont elles ont besoin.

Les détails fournis à la police permettront aux forces de l'ordre d'identifier les tendances. Les corps policiers de la province pourront aussi noter des similitudes entre différentes agressions, ce qui pourrait mener à l'identification de récidivistes.

Un policier qui souhaiterait approfondir son enquête peut demander à l'organisme communautaire d'organiser une rencontre avec la victime. Cette dernière pourra être plus encline à parler aux policiers en sachant qu'ils prennent déjà la chose au sérieux.