Quatre communautés autochtones sur cinq affichent un revenu médian sous le seuil de la pauvreté, indiquent les données du recensement de 2016, qui révèlent l'ampleur de la pauvreté dans laquelle vivent les Premières Nations du Canada.

Une analyse des données par La Presse canadienne a permis de constater que les résidants de 81 % des régions identifiées comme des communautés autochtones ont un revenu médian sous le seuil de la pauvreté, fixé à 22 133 $ pour une personne seule par Statistique Canada.

En données absolues, 297 communautés sur un total de 367 se retrouvent dans cette situation de pauvreté, ce qui ne laisse que 70 communautés où le revenu médian se trouve au-dessus du seuil de la pauvreté.

À l'échelon le plus bas, le revenu médian dans 27 communautés ne dépasse même pas 10 000 $ par année.

Environ 22 % des femmes habitant dans des réserves autochtones ont des revenus qui dépassent le seuil de la pauvreté, contre environ 19 % des hommes.

Ces données proviennent des déclarations de revenus de 2015, l'année où le gouvernement libéral de Justin Trudeau a été élu en partie pour sa promesse d'améliorer l'avenir économique des Premières Nations, qui vivent collectivement dans les pires conditions de pauvreté et de logement au pays.

Les libéraux travaillent à peaufiner une stratégie nationale sur le logement avec des initiatives spécifiques pour aider les communautés autochtones. Le gouvernement a rencontré les leaders autochtones pour connaître leurs besoins afin de réduire la pauvreté.

Ces données ne présentent toutefois pas l'ensemble de la situation des Autochtones au Canada. Plusieurs communautés comptent si peu de résidants que les données ont dû être effacées par souci de confidentialité.

Statistique Canada prévoit fournir des chiffres plus précis à la fin du mois dans une démarche qui vise à présenter une évolution de la situation sur une période de cinq ans.

Jusqu'à maintenant, le portrait dressé par le recensement présente les Autochtones vivant sur les réserves comme étant beaucoup plus jeunes en moyenne que les autres Canadiens, en raison du nombre élevé d'enfants, mais avec une espérance de vie plus courte et des revenus plus faibles.

Des études précédentes ont démontré que les membres des communautés autochtones gagnent généralement moins que le revenu médian. En 2014, une étude révélait que les Autochtones étaient encore aussi désavantagés en 2006 qu'ils l'étaient en 1981.