Un jeune grizzly qui a été percuté de plein fouet par une voiture dans le parc national de Banff l'a échappé belle, cet été. Les travailleurs du parc qui s'attendaient à ramasser l'animal mort après l'accident ont été surpris de le voir se lever pour aller courir dans les bois.

L'ours avait traversé la route Transcanadienne vers l'heure du souper, le 28 juillet dernier. Une voiture, qui allait apparemment à 100 kilomètres à l'heure, a heurté si fort l'animal qu'elle est devenue inutilisable.

John Paczkowski, un écologiste au ministère albertain de l'Environnement et des Parcs, a relaté vendredi qu'au moment où les travailleurs allaient vers l'ours, ils ont été surpris de le voir fuir dans les bois.

Ce grizzly était muni d'un capteur de mortalité et les employés du parc ont alors attendu que celui-ci leur en dise davantage sur le sort de l'ours, qui portait le numéro 164. Si le collier arrête de bouger pendant plusieurs heures et que le pouls change, cela peut signifier deux choses: l'animal a perdu le collier, ou bien il est mort.

Mais l'ours 164 bougeait toujours le matin suivant et un employé du parc l'a aperçu. La bête boitait un peu, mais elle ne semblait pas porter de blessure majeure.

Un vétérinaire a conseillé aux travailleurs de se tenir à distance quelques semaines pour lui laisser le temps de guérir.

Le 16 août, les employés l'ont localisé et lui ont installé un nouveau collier avec un dispositif de géolocalisation.

«Il était vraiment en bonne forme quand nous l'avons examiné. Il avait pris beaucoup de poids», a raconté M. Paczkowski.

Le grizzly, qui est âgé d'environ sept ans, avait presque doublé de poids depuis que les employés l'avaient pesé 14 mois plus tôt.

Les ours mâles peuvent vivre au moins jusqu'à 20 ans s'ils évitent les routes, mais le 164 adopte «un mode de vie hautement risqué», a remarqué M. Paczkowski.

Il passe le plus clair de son temps loin des humains, mais il a fait plusieurs escales près des autoroutes et des routes.

Mais il est possible que cet ours apprenne de son expérience, selon le spécialiste. «Une expérience traumatisante comme celle-ci va peut-être lui ouvrir les yeux», a-t-il conclu.