Pendant que l'ancien président américain Bill Clinton et sa famille chercheront calme et paix de l'esprit au cours de leur périple en Estrie, la semaine prochaine, les responsables de leur sécurité, eux, seront constamment aux aguets.

Dans ce cas-ci, il s'agit non seulement de la visite d'un ex-président mais aussi celle d'une ancienne secrétaire d'État et candidate à la présidence américaine.

Le consultant en sécurité Chris Mathers, un ancien policier de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), rappelle que les préparatifs d'un tel déplacement commencent des semaines à l'avance. Les services secrets sont certainement passés par North Hatley, et ils sont déjà en liaison avec la GRC et les autorités afin que les détails de protocole soient facilités pour assurer la sécurité de M. Clinton et de sa femme Hillary, ainsi que de leur fille Chelsea et ses deux enfants.

L'auteure à succès Louise Penny, une amie, a confirmé cette semaine que les Clinton passeraient quelques jours à North Hatley, une destination prisée des Cantons de l'Est. La famille Clinton devrait séjourner à compter de dimanche au réputé Manoir Hovey.

L'agent Érique Gasse, de la GRC, n'a pas voulu confirmer la visite mais il a précisé que de façon générale, c'est la police fédérale canadienne qui est responsable de la sécurité des anciens présidents de passage au Canada, même s'ils voyagent avec leurs propres gardes du corps. La GRC travaille alors de concert avec les corps policiers provinciaux et municipaux et le personnel des dignitaires pour contrôler la circulation locale et mettre en place diverses mesures de sécurité.

Le «niveau de sécurité» est déterminé à la suite d'une évaluation des risques, qui prend en compte l'identité du personnage et de ses hôtes, son itinéraire et ses lieux d'hébergement.

Le policier à la retraite Larry Busch, qui s'est occupé de la sécurité des dignitaires à la GRC, précise que les employés du Manoir Hovey seront passés au crible, que les services d'urgence seront prévenus et que les restaurants, le parcours emprunté par le convoi et les autres sites visités par les Clinton seront préalablement vérifiés et «sécurisés».

Quoi qu'il en soit, North Hatley, avec ses 750 habitants, sera plus facile à «sécuriser» qu'une grande ville, admet M. Busch. «Les résidants de petits patelins ne sont pas aussi excités par la venue de personnalités internationales: ils ne prendront pas d'assaut les Clinton.»

Un autre ex-policier de la GRC, Ty Watts, qui a été ensuite membre de l'équipe de sécurité de M. Clinton pour ses allocutions très courues, soutient qu'il est agréable de travailler avec l'ex-président. «On s'inquiétait davantage de sa santé après de très longues journées éreintantes (...) Dans ce cas-ci, il a probablement besoin de repos, justement, et d'une promenade dans les bois.»

Le défi, c'est de trouver le juste équilibre entre sécurité et liberté de mouvement, insiste M. Watts. «Et c'est précisément la formation que reçoivent ces agents.»