Le gouvernement de la Colombie-Britannique souhaite se joindre à la contestation judiciaire du projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain, entre l'Alberta et la côte ouest.

Le gouvernement néo-démocrate, élu en mai, a demandé au juge à la retraite Thomas Berger de le conseiller sur la marche à suivre pour obtenir la qualité d'intervenant dans la contestation judiciaire de l'approbation donnée par le gouvernement fédéral de Justin Trudeau, l'automne dernier. Les néo-démocrates de la Colombie-Britannique se sont toujours opposés au projet, alors que le précédent gouvernement libéral de Christy Clark l'avait approuvé plus tôt cette année.

Le projet de 7,4 milliards de Trans Mountain, filiale de Kinder Morgan Canada, triplerait la capacité de l'oléoduc qui achemine déjà le pétrole des sables bitumineux albertains d'Edmonton jusqu'à Burnaby, près de Vancouver. Cet accroissement du débit multiplierait aussi par sept le nombre de navires pétroliers qui mouilleraient dans la grande région de Vancouver.

Ottawa a rejeté en novembre 2016 le controversé projet d'oléoduc Northern Gateway, d'Enbridge, qui devait se rendre jusqu'au nord-ouest de la Colombie-Britannique, mais il a approuvé le projet de Trans Mountain. Le gouvernement Trudeau a par ailleurs donné son feu vert au prolongement de la canalisation 3 d'Enbridge entre l'Alberta et le Wisconsin.

Le nouveau premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, avait promis en campagne électorale, au printemps dernier, qu'il utiliserait «tous les moyens à sa disposition» afin de stopper le projet Trans Mountain. Plusieurs communautés des Premières Nations et certaines municipalités contestent déjà le projet devant les tribunaux.

Trans Mountain espère que le projet se mettra en branle en septembre, mais le ministre de l'Environnement de la Colombie-Britannique, George Heyman, a rappelé que la province avait approuvé jusqu'ici seulement trois des huit plans de gestion environnementale qui permettraient à Trans Mountain de lancer les travaux. Les cinq autres plans de gestion environnementale n'ont toujours pas été acceptés parce que l'entreprise n'a pas consulté adéquatement les Premières Nations, a indiqué le ministre.

Sans ces approbations, les travaux de Trans Mountain ne pourront débuter sur des terres publiques de Colombie-Britannique, rappelle M. Heyman.