Des soldats des Forces armées canadiennes ont été déployés au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle afin d'y construire un camp qui doit servir à accueillir les migrants qui traversent la frontière canado-américaine.

Le major Yves Desbiens a confirmé à La Presse qu'une centaine de soldats venant de Valcartier, de Montréal et de Saint-Jean-sur-Richelieu sont à pied d'oeuvre afin de construire le camp qui pourra héberger 500 migrants illégaux. Les soldats ont été déployés à la suite d'une requête soumise par le ministère fédéral de la Sécurité publique, responsable de la gestion des postes douaniers au pays.

Le camp, qui sera composé d'un centaine de tentes modulaires, devrait être terminé jeudi. «On va ériger ces tentes et également fournir de l'électricité et du chauffage et on va aménager un plancher rigide», a indiqué le major Desbiens.

Il a tenu à préciser que les soldats n'ont pas le mandat d'assurer la sécurité à la frontière et que la majorité d'entre eux regagneront leur base une fois les travaux terminés, à l'exception d'un petit groupe de soldats qui resteront sur les lieux afin d'assurer l'entretien de l'équipement militaire au besoin.

«Notre tâche est d'ériger le camp. Une fois que ce sera terminé, la majorité des militaires vont retourner à leur base respective. La plupart provienne de Valcartier, mais il y en a aussi qui viennent de Montréal et de Saint-Jean-sur-Richelieu», a-t-il dit.

«C'est une demande d'appui que nous avons reçue de la part de Sécurité publique», a-t-il ajouté.

Il s'agit de la deuxième intervention de soldats des Forces armées canadiennes en territoire québécois au cours des derniers mois. Plusieurs centaines de soldats avaient été déployés dans certaines municipalités du Québec en raison des graves inondations survenues au printemps.

Environ 700 nouveaux arrivants, majoritairement d'origine haïtienne, sont entassés actuellement dans les locaux de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), sans douche, ni lit, alors que certains y demeurent parfois pendant deux ou trois jours, le temps que leur identité soit confirmée et qu'ils soient soumis à des vérifications de sécurité.

Par ailleurs, un nouveau site d'hébergement a été ouvert aujourd'hui à Montréal pour accueillir les demandeurs d'asile, dont le nombre ne diminue pas. Les locaux vacants de l'ancien hôpital Royal Victoria seront mis à contribution pour loger 320 nouveaux arrivants. 

Montréal reçoit toujours environ 250 demandeurs du statut de réfugié quotidiennement. La nuit dernière, 2620 personnes ont dormi dans les différents centres d'hébergement temporaires ouverts ces dernières semaines, après l'arrivée de 211 personnes hier, a indiqué la responsable du Programme d'accueil et d'intégration des demandeurs d'asile (PRAIDA), Francine Dupuis, au cours d'une conférence de presse regroupant plusieurs responsables provinciaux, fédéraux et municipaux chargés de coordonner l'accueil de la vague de nouveaux arrivants.

«La situation est sous contrôle, mais elle est hors norme, a dit Mme Dupuis. Le nombre élevé d'arrivées, qui ont commencé au début juillet, se poursuivent au même niveau.» Les sites d'hébergement actuels ne sont pas pleins, mais on cherche d'autres édifices pour loger des migrants temporairement.