Air Transat se défend d'être responsable de la situation ayant forcé plus de 330 passagers à rester à bord d'un de leurs appareils durant cinq heures, lundi soir, à Ottawa. La météo avait forcé le vol à être dérouté. La politique de la ligne aérienne ne prévoit pas qu'en pareilles circonstances, elle doive dédommager les passagers.

Les orages violents qui ont frappé Montréal, lundi après-midi, ont forcé plusieurs vols en provenance de l'Europe et du Sud à être déroutés. Une trentaine d'avions qui devaient se poser à l'aéroport Montréal-Trudeau ont dû atterrir à Ottawa, créant un achalandage inhabituel sur le tarmac. Ce fut le cas du AirbusA330 du vol TS157 d'Air Transat, qui venait de parcourir une route de 8 heures en provenance de Bruxelles. 

«Le personnel de l'aéroport d'Ottawa n'a donc pas été en mesure de nous fournir des passerelles ou escaliers qui auraient permis à nos passagers de quitter nos appareils pris au sol, et à l'appareil en provenance de Bruxelles d'être ravitaillé en eau potable, celle-ci étant épuisée à la fin du vol», a expliqué Debbie Cabana, porte-parole d'Air Transat.

«Les délais ayant affecté nos passagers hier ont donc principalement été causés par la congestion sur la rampe de l'aéroport d'Ottawa ainsi que les délais de ravitaillement en carburant de nos appareils. Le manque de carburant dans l'appareil effectuant le vol TS157 explique aussi l'absence de climatisation à bord pendant un certain moment», a-t-elle ajouté.

Air Transat considère qu'il s'agit d'une «situation exceptionnelle et hors de [son] contrôle» et se dit «sincèrement désolé des inconvénients».

Lundi soir, l'aéroport d'Ottawa se défendait aussi d'être responsable de la situation, avançant qu'il revenait aux compagnies aériennes de décider de faire descendre ou non ses passagers en cas de déroutage. 

Pas de dédommagements prévus

La politique liée aux retards sur les pistes relève du tarif - les conditions de transport - de chaque ligne aérienne, a expliqué l'Office des transports du Canada. Ainsi, Air Transat se libère de toute responsabilité en cas de mauvaises conditions météo. 

«Le Transporteur n'est pas responsable de l'inexécution de ses obligations attribuable à l'un des événements suivants: incendie, inondation, explosion, tremblement de terre, conditions météorologiques défavorables [...]. Si l'un des événements susmentionnés se produit, le Transporteur peut, sans préavis, annuler, dévier, reporter ou retarder un vol avant le départ ou en route, ou peut y mettre fin», peut-on lire dans le tarif d'Air Transat. 

Néanmoins, un recours est possible si les passagers se sont sentis lésés. 

«Si les passagers sont d'avis que leur ligne aérienne ne leur a pas accordé le recours prévu dans son tarif ou s'ils souhaitent contester les conditions contenues dans le tarif, car elles ne sont pas claires et elles sont déraisonnables ou injustement discriminatoires, ils peuvent déposer une plainte. L'OTC tentera de régler le différend», a indiqué Martine Maltais, porte-parole de l'Office des transports du Canada.

- Avec la collaboration d'Ariane Krol