Des médecins qui oeuvrent auprès des Autochtones du nord-ouest de l'Ontario pressent le premier ministre Justin Trudeau et la ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, d'apporter des solutions à la crise «croissante» des suicides qui accablent ces communautés.

Les médecins ont fait part de leurs inquiétudes dans une lettre ouverte publiée avant la tenue, lundi après-midi, d'une rencontre à ce sujet à Ottawa.

La ministre Philpott et son homologue de l'Ontario, Eric Hoskins, doivent discuter de la vague de suicides et d'enjeux particuliers de santé avec le grand chef de l'organisation Nishnawbe Aski Nation, Alvin Fiddler - qui préside une vaste coalition d'organismes représentant 49 réserves du nord de l'Ontario.

Dans leur lettre ouverte, les médecins se désolent de constater que les problèmes de santé mentale dans les communautés autochtones sont chroniques et récurrents. Ils soutiennent que la bureaucratie fédérale ne dispose pas des outils nécessaires pour mettre en place les programmes de prévention et de soins appropriés.

Les médecins croient que si on veut apporter des solutions, on doit accorder plus de ressources et confier plus de responsabilités aux Autochtones eux-mêmes.

Mme Philpott et MM. Hoskins et Fiddler devraient signer lundi une feuille de route visant à réformer la façon dont les soins de santé sont offerts dans les réserves du nord de l'Ontario.

Le ministre Hoskins a déjà indiqué, dimanche, que l'Ontario déploiera 20 nouveaux travailleurs en santé mentale à Pikangikum, une communauté ojibwée très éloignée qui est aux prises depuis des années avec un problème de suicides. Quatre jeunes s'y sont encore enlevé la vie récemment.