Le ministre fédéral de la Défense, Harjit Sajjan, exclut l'envoi de troupes canadiennes en Syrie, alors que la mission canadienne de lutte contre le groupe armé État islamique tire à sa fin.

Les planificateurs militaires ont soupesé les possibilités pour la prochaine phase de la bataille contre l'État islamique, après que le gouvernement Trudeau eut étendu la mission canadienne actuelle à un autre trois mois, en mars.

On espérait que la vaste offensive visant la libération de Mossoul, en Irak, serait terminée le 30 juin, soit la nouvelle date limite qui avait été fixée.

L'État islamique continue toutefois de s'accrocher dans certaines portions de la deuxième ville irakienne en importance. Le ministre Sajjan a néanmoins déclaré, vendredi, que le gouvernement évalue comment la mission militaire canadienne peut changer afin de mieux soutenir la lutte contre le groupe extrémiste.

Interrogé à savoir si un envoi en Syrie est sur la table, M. Sajjan a offert un «non» clair et succinct en guise de réponse.

Il a fait valoir que les énergies étaient concentrées sur l'Irak et continueraient de l'être «pour s'assurer que (le Canada) renforce certains des gains (...) faits et qu'il fasse des ajustements où c'est nécessaire».

C'est sans compter la présence de nombreuses troupes américaines en Syrie ainsi que le fait que les avions de surveillance canadiens et un avion de ravitaillement aient survolé le pays au cours des derniers mois.

Ces efforts ont mené à la plus grande campagne de bombardement dirigée par les États-Unis tant en Irak qu'en Syrie.

Le Canada dispose d'environ 200 forces spéciales combattant aux côtés des forces kurdes et irakiennes dans le nord de l'Irak, notamment à l'intérieur de Mossoul. Des professionnels de la santé et un détachement d'hélicoptère ont aussi été déployés dans la région.

Le ministre Sajjan a soutenu que le Canada reste investi dans la bataille contre l'État islamique et dans son soutien à l'Irak, où l'on craint que le groupe terroriste se retranche et revienne à des formes d'attentats plus traditionnelles au terme de la libération de Mossoul.

On s'inquiète en outre de l'avenir politique de l'Irak et, plus précisément, que des conflits qui guettent le pays refassent surface alors que l'État islamique semble reculer.

Le président du Kurdistan irakien a annoncé, plus tôt ce mois-ci, qu'un référendum sur l'indépendance de la région se tiendra le 25 septembre, laissant ainsi se profiler une éventuelle impasse avec Bagdad.

La plus grande partie du soutien militaire canadien en Irak a été dirigée vers les forces kurdes.

Le gouvernement de Justin Trudeau analyse en outre toujours une demande de l'OTAN voulant que des formateurs de la police soient envoyés en Afghanistan, a par ailleurs fait savoir M. Sajjan.