Des défenseurs de la cause autochtone, des dirigeants des Premières Nations et des familles ont écrit une lettre ouverte à la commissaire en chef de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, laissant entendre que le processus est en «difficulté importante».

Bien qu'il reconnaisse le défi considérable auquel la commission fait face, le groupe soutient que des mesures doivent être prises immédiatement pour éviter les problèmes et assurer un virage majeur de l'approche actuelle.

Le texte, publié sur le site internet de l'artiste métisse Christi Belcourt, souligne que ces gens sont «profondément inquiets» d'un manque continu de communication qui suscite anxiété, frustration, confusion et déception.

L'enquête, qui devrait coûter 53,8 millions et durer deux ans, est dirigée par Marion Buller - la première juge issue des Premières Nations en Colombie-Britannique - et par quatre autres commissaires.

Son mandat exige la présentation d'un rapport préliminaire en novembre, mais de plus en plus de membres des familles et d'autres intervenants disent ne pas savoir exactement à quel moment ils pourront partager leurs témoignages.

La commission doit tenir sa première audience publique le 29 mai à Whitehorse, mais les autres rencontres sont prévues au plus tôt l'automne prochain.

Selon le communiqué d'une porte-parole diffusé la semaine dernière, aucune autre date n'a été confirmée et la commission n'a pas encore élaboré une base de données comprenant les noms des victimes.

«Il y a maintenant environ 294 familles qui ont contacté l'enquête nationale et qui ont signalé leur volonté de participer», a déclaré la directrice des communications, Bernee Bolton.

«Il y a un vaste engagement de la communauté et un plan de communications pour se lier aux familles et aux survivants», a-t-elle ajouté.

Les signataires de la lettre publiée lundi soutiennent que l'échéancier fixé pour l'enquête est «manifestement trop court», ajoutant que les commissaires devraient demander dès maintenant une prolongation au gouvernement fédéral.

«Cela vous permettra d'utiliser du temps, cet été, pour considérer sérieusement comment l'enquête pourrait être reformatée pour aborder les multiples préoccupations qui sont soulevées à travers le pays», poursuivent-ils.

La ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, est certaine que la commission dispose des ressources et du temps appropriés pour faire son travail, a indiqué une porte-parole.