La pluie persistante des derniers jours entraîne des inondations, heureusement mineures jusqu'ici, dans le sud-ouest du Québec.

Le secteur le plus touché est celui de la couronne nord de Montréal.

La municipalité de Sainte-Thérèse a été surprise par un inhabituel débordement de la rivière aux Chiens, forçant l'évacuation d'environ 70 résidences.

«Ici, ç'a été particulièrement fort», a affirmé le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, qui s'était rendu sur place vendredi après-midi.

«On me dit d'ailleurs que c'est du jamais vu. Il y a des circonstances exceptionnelles, à la fois la fonte des neiges, les pluies très abondantes et le fait que les sols étaient gelés», a-t-il précisé.

La municipalité voisine de Mascouche a subi le même sort, avec 23 résidences évacuées en raison du débordement de la rivière Mascouche.

Toujours sur la rive nord, la rivière Bayonne, dans Lanaudière, est également sortie de son lit, alors qu'en Montérégie, les rivières l'Acadie et Yamaska - dans le secteur de Brigham - sont sorties de leur lit, imposant là aussi, dans certains cas, quelques évacuations à des riverains.

Ces rivières ainsi que plusieurs autres ont été placées sous surveillance en Outaouais, dans les Laurentides, dans Lanaudière et en Montérégie, particulièrement dans la Vallée du Richelieu, où la pluie a été plus intense.

Le ministre Coiteux a expliqué qu'il est trop tôt pour évaluer les dommages, tout en assurant que le gouvernement serait là pour soutenir les propriétaires inondés, une promesse à laquelle a fait écho le premier ministre Philippe Couillard, alors qu'il était de passage à Montréal, tout en précisant qu'il fallait d'abord aller au plus urgent.

«La question des compensations va venir lors de l'évaluation des dommages, c'est certain, mais actuellement on est vraiment dans la phase des événements où on se préoccupe avant tout des gens», a déclaré M. Couillard.

«Je sais que, pour les gens, leur maison c'est très précieux et c'est très inquiétant de voir sa maison inondée. Il est toujours question, éventuellement, de compensations et d'aide financière aux citoyens dans une situation comme ça», a-t-il ajouté, précisant que le constat des dommages pourra être fait dans quelques jours et que, de là, «on pourra aller plus loin».

Bien que le temps frais prévu ce week-end ralentira le ruissellement dû à la fonte des neiges, le réchauffement prévu la semaine prochaine amène Hydrométéo à émettre une veille d'inondation pour les rivières des Mille Îles et des Prairies, la rivière Mascouche et le lac des Deux Montagnes pour les prochains jours.

Des veilles d'inondation sont aussi en vigueur en Montérégie pour la rivière Châteauguay autour d'Huntingdon, la rivière des Anglais, la rivière des Hurons, la rivière aux Brochets, la rivière Yamaska et la rivière Noire en Estrie.

Il en va de même pour la rivière Richelieu, dont le débit va augmenter avec l'apport des plus petites rivières qui continue. La rivière l'Acadie, quant à elle, a atteint son seuil d'inondation mineure et une veille d'inondation a aussi été émise pour la rivière Nicolet.

À plus long terme, les experts auront à l'oeil les cours d'eau qui sont encore sous les glaces, a précisé l'hydrologue Chloé Alassimone, d'Hydrométéo, en entrevue avec La Presse canadienne.

«Pour tout ce qui est de la rive-nord du Saint-Laurent et plus à l'est du Québec, on a eu des précipitations, mais on s'attend à de la fonte de neige - après samedi et dimanche qui seront un peu plus frais - alors qu'on devrait avoir une reprise des températures douces et, donc, une reprise de la fonte de la neige et du ruissellement», a-t-elle expliqué.

Ces crues pourraient ainsi provoquer des mouvements de glace ou des débâcles.

Des avertissements de débâcle sont d'ailleurs en vigueur pour les rivières Rouge, du Nord, du Lièvre et de la Petite Nation, dans les Laurentides et en Outaouais. Il en va de même pour les rivières de L'Achigan, Ouareau, Noire, Mascouche, L'Assomption et Bayonne dans Lanaudière.

La rivière Chaudière, en Beauce, malheureusement bien connue pour ses débordements printaniers, demeure une source de préoccupation également, bien qu'elle n'ait pas encore fait des siennes.

«Sur la rivière Chaudière, on a eu des mouvements de glace, mais pour l'instant on est encore sous les seuils de surveillance», a raconté Mme Alassimone.

«On s'attend à ce qu'elle continue à monter et, d'ailleurs, elle monte doucement. Et c'est certain que les températures douces à venir vont faire fondre la neige et vont continuer à faire gonfler la rivière», a-t-elle dit.

>> Pour consulter le site internet de la Sécurité publique