Jacques Duchesneau reprend du service dans la lutte contre la corruption. L'ancien directeur du Service de police de Montréal et ex-député provincial de Saint-Jérôme dirigera le nouveau Bureau de l'intégrité professionnelle et administrative (BIPA) mis sur pied par la Ville de Saint-Jérôme pour surveiller l'octroi de contrats publics.

« Rendu à un certain âge, tu cherches un sens à ta vie. J'ai passé ma vie à dénoncer la corruption, maintenant je vais y travailler pour l'enrayer vraiment », a d'emblée affirmé le nouvel inspecteur général de la Ville de Saint-Jérôme qui entrera en fonction dès demain.

« On va faire trois choses, on regarde le passé, on ausculte le présent et on se projette dans l'avenir, a expliqué M. Duchesneau. C'est la dimension de se faire rembourser par ceux qui nous ont volés, de regarder les contrats actuels pour voir s'il y a de la malversation, et aussi il faut prévoir une meilleure connaissance des citoyens de la problématique. »

Dans la foulée des déclarations d'un ancien directeur de l'ingénierie de la Ville Érick Frigon qui a admis, le mois dernier, avoir toléré un système de partage de contrats, le maire de la Ville a décidé de concrétiser son projet du BIPA. Il espère récupérer jusqu'à 15 millions d'argents volés ces 20 dernières années.

« À mon arrivée à la mairie en 2013, il y avait déjà beaucoup d'allégations. Par la suite, il y a eu la commission Charbonneau où certaines allégations confirmaient le partage de contrats et les élections clé en main. Ça restait des allégations, mais là, avec la condamnation de M.Frigon, on était ailleurs. Donc on a décidé de mettre en place le BIPA, et en plus, avec la nouvelle loi 26, ça nous permet de retourner 20 ans en arrière », a expliqué le maire Stéphane Maher.

Le BIPA relève du service de police municipal et sera donc indépendant. M. Duchesneau dirigera une équipe d'une dizaine de personnes composée de juricomptables, d'avocats, d'ingénieurs, etc. Il s'agit de la troisième ville canadienne à se doter d'un inspecteur général. Saint-Jérôme s'est d'ailleurs inspirée de Montréal et Laval qui se sont déjà dotés d'une équipe similaire.