Plus d'une dizaine de dangereux serpents qui ont été volés dans le sud de l'Ontario posent un risque autant pour le public que pour eux-mêmes, a indiqué la police locale, mardi, alors qu'elle poursuit sa recherche des reptiles subtilisés au cours du week-end.

La police régionale de Niagara affirme que les serpents ont été volés dans une maison rurale de Thorold, en Ontario, dans la soirée de samedi.

Les reptiles disparus forment un large éventail, a dit l'agent Phil Gavin, spécifiant que la plupart d'entre eux sont venimeux. Chacun de ces serpents a le potentiel de tuer des humains, a-t-il ajouté.

Un crotale diamantin, cinq cobras de variétés différentes, plusieurs vipères et une femelle boa constricteur albinos enceinte font notamment partie du lot.

Selon les informations de la police, il semble que le propriétaire de la résidence où le vol s'est produit a élevé et nourri ces serpents dans le but de les vendre, une pratique tout à fait légale en Ontario.

Si les raisons qui ont poussé le ou les suspects à commettre leur méfait ne sont pas encore connues, il est clair pour M. Gavin que le ou les malfaiteurs n'ont pas agi de façon aléatoire.

«L'individu moyen qui entre (par infraction) et fait des affaires avec ce genre de serpents ne frappe généralement pas un foyer de cobras sans avoir un certain niveau de connaissance», a relevé l'agent.

La taille des reptiles saisis varie, allant de 12 à 106 cm de long pour les serpents venimeux, alors qu'elle est estimée à 200 cm de long pour le boa. Ce dernier n'est pas venimeux, mais peut mener des attaques mortelles avec sa force légendaire, a insisté M. Gavin.

La possession d'animaux exotiques est controversée, mais légale dans plusieurs régions du Canada. L'Ontario dispose des lois jugées les plus souples à ce chapitre. Le gouvernement de la province a interdit la possession de seulement deux espèces, soit l'épaulard et le pitbull.

Les autorités municipales peuvent ensuite choisir d'instaurer leurs propres restrictions. Ainsi, les villes de Toronto et d'Ottawa tiennent des listes fréquemment mises à jour des animaux bannis de leur territoire. Un tel registre n'existe toutefois pas à Thorold, a précisé la police régionale de Niagara.

Zoocheck, un groupe de surveillance des traitements réservés aux animaux, rapporte une hausse significative du nombre d'entreprises qui vendent des animaux dans la région depuis cinq ans.

De telles entreprises sont faciles à mettre sur pied, estime le directeur général de Zoochek, Rob Laidlaw, accusant un manque de réglementation en la matière.

«Aujourd'hui, tout ce dont vous avez besoin est d'un éventail d'animaux dans votre sous-sol, votre garage ou votre cour, ainsi que d'un ordinateur», observe-t-il, ajoutant qu'il est possible, selon lui, de se lancer dans la vente animalière en l'espace de deux heures.

L'enquête sur le vol de la dizaine de serpents n'en est qu'à ses débuts, a de son côté fait savoir l'agent Gavin. Le nombre de suspects n'est pas connu, a-t-il précisé.

Une fois retrouvés, les serpents seront probablement remis à leur propriétaire d'origine, a-t-il ajouté, invitant quiconque détenant de l'information sur ce dossier à se manifester.