La population du Canada a officiellement franchi le cap des 35 millions en 2016, selon les données du recensement 2016, qui continue à dénoter un déplacement du poids du pays vers l'ouest. Malgré un léger ralentissement, la croissance démographique canadienne continue à être la plus forte parmi les pays membres du G7.

Statistique Canada a dévoilé ce matin les résultats du plus récent recensement, effectué en mai 2016. L'exercice a dénoté un léger ralentissement de la croissance de la population canadienne. Celle-ci s'est établie à 5 % au cours des cinq dernières années, soit près d'un point en deçà de celle observée de 2006 à 2011.

Malgré ce léger ralentissement, le Canada continue à afficher la croissance la plus forte parmi les pays du G7. Le pays doit ce résultat à l'immigration, qui explique à elle seule les deux tiers de l'augmentation de la population.

L'est ralenti pendant que l'ouest prend du poids

Le Recensement 2016 vient à nouveau dénoter un ralentissement dans la croissance de l'est du pays. Le Québec, dont la population s'établit désormais à 8,2 millions, a vu sa population augmenter de 3,3 % au cours des cinq dernières années, contre 4,7 % de 2006 à 2011.

Le ralentissement du Québec est lié à une conjonction de plusieurs phénomènes, explique Johanne Denis, directrice générale de l'analyse des données du recensement. Il a eu à la fois une légère baisse de l'accroissement naturel, une immigration légèrement inférieure à celle observée dans le passé et une augmentation du nombre de départ de Québécois vers d'autres provinces canadiennes.

Reste que les croissances de population les plus faibles ont été observées dans les provinces de l'Atlantique, où la population a crû d'à peine 0,2 %. Le Nouveau-Brunswick a même connu une baisse de 0,5 %, seule province à avoir encaissé une décroissance.

Les provinces de l'Atlantique doivent cette situation au départ marqué de leurs citoyens vers d'autres provinces et un très faible taux de naissance. Certaines années, Terre-Neuve a même connu plus de décès que de naissances, rapporte Statistique Canada.

À l'inverse, les provinces de l'ouest ont continué à afficher les plus fortes croissances de population. L'Alberta mène le bal, sa population ayant connu une hausse de 11,6 % pour s'établir à 4,1 millions de personnes. Notons que le Recensement 2016 a eu lieu alors que commençaient tout juste à se faire sentir les contrecoups de la crise pétrolière qui a entraîné un important ralentissement économique dans la province.

Fait non négligeable, pour la première fois depuis 80 ans, la croissance du Manitoba a été supérieure à la moyenne nationale.

Calgary déclasse Ottawa-Gatineau

Signe de la forte croissance dans l'ouest, les cinq régions urbaines ayant connu la plus forte augmentation se trouvent dans l'ouest. Sans surprise, c'est ainsi la région de Calgary qui a connu la plus importante poussée démographique. Sa population a bondi de 14,6 % depuis cinq ans, soit plus rapidement encore que de 2006 à 2011.

Frôlant désormais les 1,4 million d'habitants, la région de Calgary a du coup déclassé celle d'Ottawa-Gatineau en tant que 4e plus populeuse au pays. La capitale canadienne pourrait d'ailleurs bien rapidement perdre un autre rang, Edmonton la talonnant de près.

Le Recensement 2016 continue à observer une forte urbanisation de la population du pays, qui s'accompagne d'un important étalement urbain. À travers le pays, les municipalités périphériques ont connu une augmentation de 6,8 %, contre 5,8 % dans les villes centrales.

Dans la région de Montréal, les plus fortes croissances ont été observées dans huit municipalités périphériques, comme Saint-Colomban (22,5 %) et Mirabel (20,4 %). La Ville de Montréal, dont la population se chiffre à 1,78 million, a connu une croissance de 3,3 %.

Le même phénomène d'étalement est également observable à Québec, où cinq municipalités périphériques affichent des croissances parmi les plus fortes au pays.