Un projet de loi qui vise à simplifier les contrôles frontaliers à la frontière canado-américaine a été adopté par le Congrès américain, permettant ainsi la mise en place de nouveaux projets pour accélérer le passage aux douanes des voyageurs.

La loi sur le «prédédouanement», telle qu'elle est appelée, a été approuvée par les deux chambres législatives américaines, après que le Sénat eut prolongé une session jusque dans la nuit de vendredi à samedi.

La mesure législative devrait porter la signature du président sortant américain, Barack Obama.

Les responsables de chacun des pays voisins se sont réjouis de la nouvelle, samedi.

Tant les républicains, les démocrates, que les gouvernements canadiens de Stephen Harper et de Justin Trudeau ont contribué à faire avancer le dossier.

Plusieurs intervenants commençaient à craindre que le projet ne s'enlise dans l'inertie. Mais le Congrès actuel s'est saisi de l'affaire aux derniers instants de l'administration Obama.

Le premier ministre Justin Trudeau s'est réjoui de l'adoption du projet de loi.

«Bonne nouvelle : le Sénat des ÉU a adopté unanimement notre projet de loi sur le  prédédouanement, ce qui facilitera le contrôle frontalier», a-t-il écrit sur son compte Twitter.

L'ambassadeur du Canada aux États-Unis, David MacNaughton, a salué par le biais de Twitter l'approbation de cette mesure «gagnante pour l'amélioration de la sécurité et de la prospérité de chaque côté de la frontière».

Le gouvernement canadien a fait pression auprès de parlementaires américains pour qu'ils fassent de cette loi une priorité.

L'implantation de plusieurs projets pourra désormais débuter.

Le plus récent accord conclu relativement à ce dossier -annoncé plus tôt cette année dans la roseraie de la Maison-Blanche par Barack Obama et Justin Trudeau- concerne la mise en place de centres de prédédouanement.

Des projets-pilotes seront lancés à la Gare centrale de Montréal et sur la ligne ferroviaire Rocky Mountaineer, dans l'Ouest du Canada.

Selon ces projets, des bureaux de douanes américaines seront conçus du côté canadien de la frontière. Les voyageurs canadiens pourront ainsi être examinés plus rapidement, en théorie, et traverser la véritable frontière sans les délais d'attente actuels.

De telles mesures touchent déjà 12 millions de passagers dans huit aéroports canadiens qui comportent déjà des bureaux américains.

Selon le plus récent accord survenu entre Justin Trudeau et Barack Obama, le service de prédédouanement s'étendra aux aéroports Jean-Lesage, à Québec, et Billy-Bishop, à Toronto.

Le changement le plus significatif que suscitera la nouvelle loi n'en reste pas moins le fait que le service de contrôles frontaliers accélérés pourra aussi être appliqué à d'autres modes de transport : d'abord pour les trains, puis pour les autobus et possiblement, un jour, pour les voies routières transfrontalières.

L'entente fait également en sorte que les douaniers américains accusés d'avoir commis des délits dans le cadre de leur travail pourront faire face aux tribunaux de leur pays.

Ceux-ci seront autorisés, en outre, à transporter des armes en allant au Canada, à interroger des individus et les garder en détention. Les agents américains ne pourront toutefois pas procéder à des arrestations.

Un sénateur américain qui a fait la promotion du projet de loi, le démocrate Patrick Leahy, a souligné que «cet accord a longtemps été une priorité pour les résidants du Vermont».

«Cela va contribuer à relancer le service d'Amtrak entre le Vermont et le Québec. Je peux enfin dire maintenant et avec confiance que nous pouvons passer à la prochaine étape pour l'établissement d'un nouveau service de passagers vers Montréal», a-t-il déclaré.

La Chambre des représentants avait donné son feu vert mercredi, mais l'approbation du Sénat était toujours attendue jusqu'à samedi.

La représentante républicaine de l'État de New York Elise Stefanik, avait qualifié la législation, mercredi, de bonne nouvelle pour les relations canado-américaines.

«Le Canada est plus qu'un pays avoisinant. Ce sont nos voisins, nos amis et notre plus grand partenaire économique», avait-elle dit.