Les représentants d'une Première Nation de Colombie-Britannique qui sont fermement opposés au projet de prolongement de l'oléoduc Trans Mountain ne souhaitent pas importer au Canada le type de manifestations violentes qui ont éclaté récemment au Dakota du Nord.

Les représentants de la Première Nation sanish de Tsleil-Waututh ne se font pas trop d'illusions: ils croient que le cabinet libéral de Justin Trudeau approuvera ce projet d'oléoduc de l'entreprise Kinder Morgan, qui pourrait tripler la capacité du pipeline acheminant les sables bitumineux de l'Alberta jusqu'au port de Burnaby, sur le Pacifique.

Mais à l'issue d'une rencontre à Ottawa avec le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jim Carr, la chef salish Maureen Thomas a précisé lundi que son peuple n'a pas l'intention, si le projet est effectivement approuvé, de s'y opposer avec violence, comme on l'a vu récemment à Standing Rock.

La chef Thomas a plutôt promis de poursuivre le dialogue avec Ottawa, sous une forme ou une autre, sans causer de préjudices au reste du Canada ou aux individus.

Son neveu, Rueben George, a soutenu que la nation Tsleil-Waututh est satisfaite des garanties accordées par la Constitution aux droits des Autochtones.

Le porte-parole de la communauté a précisé que les Salish déploieront tous les efforts judiciaires requis pour stopper le projet, mais en excluant les actes de violence comme on en a vu à Standing Rock contre l'oléoduc Dakota Access.

«Je crois que les Canadiens et le gouvernement ne souhaitent pas ça. Des gens (à Standing Rock) sont abattus. Une femme a perdu un bras. On veut éviter ça», a indiqué M. George.

Les représentants de la nation salish ont probablement rencontré le ministre Carr pour la dernière fois, lundi, avant que le cabinet ne se prononce sur le projet Trans Mountain - quelque part d'ici le 19 décembre.

Le gouvernement Trudeau doit aussi annoncer cette semaine - peut-être même dès mardi - sa décision concernant deux projets d'oléoducs d'Enbridge: la construction du Northern Gateway, qui se rendrait jusqu'au port intérieur de Kitimat, en Colombie-Britannique, ainsi que l'élargissement de la Ligne 3, qui relie l'Alberta aux marchés américains en passant par le sud de la Saskatchewan et du Manitoba.