Le gouvernement fédéral considère plusieurs changements législatifs pour faire face à la crise des opioïdes que traverse le pays, a lancé la ministre de la Santé Jane Philpott en conclusion d'un sommet sur cet enjeu de santé publique, samedi.

Les ministres de la Santé provinciaux et fédéral ainsi que plusieurs experts étaient réunis à Ottawa pour un sommet de deux jours visant à façonner une approche nationale en la matière.

Le gouvernement fédéral travaille activement à renverser la vapeur, a assuré Mme Philpott, ajoutant qu'un ensemble de mesures devront être mises de l'avant.

Elle a dit avoir travaillé de pair avec les ministres de la Sécurité publique, de la Justice et des Affaires étrangères, faisant savoir qu'une série de projets de loi seront présentés dans les prochains mois dans le but de résoudre une foule de problèmes liés à la surconsommation d'opioïdes -dont le tristement célèbre fentanyl.

Le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Terry Lake, avait, un peu plus tôt samedi, pressé le gouvernement fédéral d'annoncer des mesures supplémentaires pour endiguer la crise des opioïdes, évoquant la mise en place d'un système de surveillance coordonné permettant de détecter les surdoses et les autres torts causés par cette drogue.

La province de l'Ouest souhaite également que le fédéral mette en place des mesures pour freiner la venue de fentanyl de la Chine, en enclenchant notamment des pourparlers diplomatiques.

«(Le gouvernement) doit équiper adéquatement L'Agence des services frontaliers du Canada et la Gendarmerie royale du Canada avec les outils et les ressources requis pour avoir le contrôle sur les frontières et enrayer le fentanyl de nos rues», a fait valoir M. Lake par voie de communiqué.

Selon les chiffres officiels de la Colombie-Britannique, 622 personnes sont mortes d'une surdose dans la province depuis janvier dernier. Cette statistique représente plus du double du nombre de personnes ayant péri dans des accidents de la circulation, l'an dernier.

La Colombie-Britannique a été frappée de plein fouet par la crise, a reconnu la ministre Philpott, saluant du même souffle les efforts déployés par les provinces canadiennes pour faire face à «la crise sérieuse et grandissante».

La Colombie-Britannique souhaite par ailleurs qu'Ottawa annule la loi C-2, la Loi réglementant certaines drogues et autres substances- adoptée sous le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper- a ajouté le ministre Lake, faisant valoir que les sites d'injection supervisés pourront ainsi être plus rapidement mis sur pied.

Le gouvernement libéral a promis d'amender cette loi. Entre-temps, les autorités travaillent en soutien aux membres des communautés dans le cadre du programme existant, a soutenu la ministre fédérale de la Santé.

Santé Canada s'est par ailleurs engagé, samedi, par voie de communiqué, à publier une mise à jour de son plan d'action en matière d'opioïdes d'ici à février 2017. Le ministère promet entre autres de mieux informer les Canadiens quant aux risques reliés à la consommation de cette substance, dont le très connu fentanyl.

L'administrateur en chef de la santé publique du Canada, le docteur Gregory Taylor, a souligné l'importance du sommet qui vient de se conclure.

«J'ai trouvé (l'événement) bouleversant. Nous ne cessions de revenir sur le nombre de personnes qui meurent (tout en précisant) qu'ils ne sont que la pointe de l'iceberg.»