L'agence fédérale qui a pour mandat de contrer le blanchiment d'argent et le financement d'activités terroristes a contribué à la lutte contre Daech (groupe armé État islamique).

En 2015-2016, le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) a fourni aux forces de l'ordre 483 informations relatives à des menaces à la sécurité nationale et au financement du terrorisme. Selon le rapport annuel de l'agence, déposé jeudi à la Chambre des communes, ce chiffre représente une hausse de 43 % par rapport à l'année précédente.

Le Centre aurait ainsi contribué à l'affaiblissement de Daech sur le plan financier. Il aurait notamment concentré ses efforts autour des filiales du groupe terroriste - et comment celles-ci pourraient «exploiter le système financier canadien».

Le CANAFE a par ailleurs contribué à l'arrestation d'un présumé terroriste ontarien, en mars dernier.

Son directeur, Gérald Cossette, affirme qu'il est cependant difficile de déterminer si Daech tire effectivement profit des institutions financières canadiennes.

«Il est impossible d'évaluer avec certitude le niveau de blanchiment d'argent puisqu'il s'agit d'une activité illicite et évidemment, les gens ne s'identifient pas en tant que membres d'une organisation précise», a-t-il exposé en entrevue.

Le Centre passe au peigne fin les informations financières de banques, de sociétés d'assurance, de casinos et de courtiers immobiliers, entre autres.

Lors de la dernière année, l'agence a transmis un total de 1655 renseignements à ses partenaires, qui comprennent la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) - contre 1260 lors de l'exercice précédent.

Elle collabore également avec ses homologues étrangers afin d'étendre la portée de leurs analyses quant à des transactions internationales.

Le Centre, établi à Ottawa, est aujourd'hui confronté aux nouveaux défis que posent les avancées technologiques, dont les paiements mobiles, les nouvelles plateformes bancaires, les prêts pair-à-pair et les devises numériques.