L'expédition tragique de Sir John Franklin à la recherche du passage du Nord-Ouest occupe une grande place dans l'imaginaire canadien, mais des milliers d'autres épaves dorment dans les profondeurs des eaux nordiques canadiennes.

L'Arctic Research Foundation a récemment annoncé avoir repéré le NSM Terror, second bateau de l'expédition menée par l'explorateur anglais au 19e siècle.

Mais alors que le pays célèbre la possible élucidation d'un mystère persistant de l'Arctique, une équipe au Québec tente discrètement d'identifier au moins certaines des épaves moins connues dans le fleuve Saint-Laurent.

Le projet, coordonné par l'Université de Montréal et l'association d'archéologie Archéo-Mamu Côte-Nord, vise à recueillir de l'information sur les épaves le long de la côte nord du fleuve avec l'aide de plongeurs amateurs.

Le principal archéologue du projet affirme que le gouvernement du Québec a répertorié seulement une fraction des épaves dans le fleuve.

Vincent Delmas a fait valoir que le fleuve Saint-Laurent a déjà été une autoroute où les navires transportant des biens en provenance ou à destination de l'Europe sombraient dans la glace, les tempêtes et les roches et récifs à faible profondeur.

L'archéologue a indiqué que des portions de la côte nord du fleuve étaient aussi riches en fer, ce qui pouvait perturber les boussoles des embarcations, créant un impact rappelant le «triangle des Bermudes».

«La plupart (des épaves) sont connues par des plongeurs récréatifs, mais au niveau du ministère de la Culture du Québec, il y en a entre 80 et 100 qui sont documentées, mais je crois qu'il y en a plus que 1000 ou 2000 qui sont encore à trouver. Il y a un gros travail à faire là-dessus», a soutenu en entrevue Vincent Delmas.

Récemment, près de Pointe-Lebel, sur la Côte-Nord, l'équipe a travaillé à l'identification d'une épave qui serait celle du Sainte-Anne, un navire de marchands ayant coulé en 1704 alors qu'il transportait une cargaison importante de fourrures destinées aux Antilles françaises.