Le premier ministre canadien Justin Trudeau a taclé implicitement samedi le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump, en affirmant que construire «des murs» ne favorisait pas la classe moyenne, en marge du G20 à Hangzhou, en Chine.

«Nous savons tous que l'isolement, la construction de murs ou le fait de nous renfermer sur nous-mêmes ne créent ni des opportunités, ni de la croissance ni des bénéfices pour la classe moyenne», a affirmé le chef du gouvernement canadien lors d'une intervention au B20, un forum d'entrepreneurs qui s'est tenu à Hangzhou à la veille de l'ouverture du sommet du G20.

M. Trudeau a appelé à combattre les «discours qui créent des divisions et suscitent la peur», tout en plaidant pour une meilleure répartition des bénéfices de la mondialisation au sein de la population.

«Les classes moyennes travaillent plus dur que jamais et ont l'impression de ne pas s'en sortir», a-t-il regretté. «Il existe du coup un sentiment que l'économie mondiale n'a finalement profité qu'à très peu de monde lors des dernières décennies», a-t-il ajouté, soulignant que «cette anxiété est en train de générer un sentiment contraire au libre-échange et un discours électoral hostile au libre-échange».

Cette déclaration intervient à un moment où les négociations entre l'Union européenne et les États-Unis sur un accord de libre-échange (TTIP ou TAFTA) ont du plomb dans l'aile. La France a demandé leur arrêt cette semaine et les candidats américains à la Maison-Blanche, la démocrate Hillary Clinton et M. Trump s'y opposent.

Quant à celui entre le Canada et Bruxelles, il doit encore être approuvé par l'ensemble des pays de l'UE.