Même le climatologue principal d'Environnement Canada ne peut que secouer la tête de découragement lorsqu'il tente de comprendre pourquoi les Prairies - et plus spécifiquement l'Alberta - sont autant touchées par le mauvais temps cette année.

David Phillips, qui compte plusieurs années d'expérience, a dit que l'année 2016 ne restera pas dans les doux souvenirs des Albertains et des autres résidants des Prairies, du moins sur le plan météorologique.

Un certain nombre de tornades, de tempêtes, de chutes de grêles et d'orages ont frappé les trois provinces des Prairies mais aucune région n'a autant souffert du climat que le nord et le sud de l'Alberta.

La ville de Fort McMurray - déjà ravagée par un incendie de forêt en mai - a été touchée par des pluies torrentielles au cours du week-end. Selon M. Phillips, il y est tombé en deux heures autant de pluies qu'en un mois.

Les pluies ont été si abondantes que la municipalité a dû lancer de nouveau ses opérations d'urgence afin de réagir aux inondations ayant suivi les précipitations de 85 millimètres d'eau qui sont tombées en deux heures.

Le mois de juillet a été particulièrement humide à Calgary qui a reçu 206 millimètres de pluie.

«C'est le mois de juillet le plus pluvieux depuis les 89 dernières années. Ce qui me frappe vraiment est le nombre d'orages et le nombre de jours avec précipitations, a souligné M. Phillips. Pas moins de 19 orages ont éclaté à Calgary alors qu'on en compte normalement huit, sans compter les 43 heures de pluie. Le mois a plutôt été rock n'roll.»

Edmonton, la capitale de l'Alberta, a été touchée par 18 orages mais les précipitations n'ont atteint que 103 millimètres, ce qui est légèrement au-dessus de la moyenne.

Le mauvais temps n'est pas provoqué par le phénomène El Nino, assure M. Phillips. «Il n'y a aucun lien avec El Nino. Je sais que c'est une façon de penser typiquement canadienne: nous pensons que nous devons payer pour toute bonne condition météorologique que nous profitons un jour ou l'autre.»

Les Prairies semblent être aux prises avec un système météorologique qui refuse tout simplement de quitter la région.

«Nous avons une dépression qui reste dans les environs et refuse de partir comme une invitée qui ne serait plus la bienvenue», dit le climatologue.