La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, a annoncé lundi que 2400 édifices avaient été détruits lorsque «l'océan de flammes» a déferlé sur la ville de Fort McMurray.

Mme Notley a toutefois tenu à souligner le travail des pompiers qui sont arrivés à protéger quelque 25 000 bâtiments qui étaient fortement menacés par les flammes.

La première ministre a dit qu'elle avait été encouragée de voir ces «pompiers héroïques» freiner le brasier qui aurait pu causer beaucoup plus de dommages dans la municipalité, située dans le nord de l'Alberta.

Elle a ajouté que ce «dur travail» avait permis vraisemblablement de conserver près de 90 pour cent du territoire de Fort McMurray.

Les hôpitaux, les édifices municipaux et toutes les écoles ont été épargnées, a-t-elle précisé.

Mme Notley a toutefois prévenu qu'il faudrait encore au moins deux semaines avant que les résidants ne puissent réintégrer leurs domiciles. Selon le chef des pompiers de Fort McMurray, Darby Allen, plusieurs secteurs de la ville manquent d'électricité, de gaz et d'eau.

Environ 80 000 personnes ont été forcées de quitter la ville lorsqu'un immense incendie de forêt s'est propagé dans plusieurs quartiers de la ville, la semaine dernière.

«Nous sommes fiers de toutes les personnes qui ont travaillé à (combattre) cet incendie. Nous voulons dire à nos citoyens que leur maison est encore ici. Aussitôt que nous pourrons vous ramener, nous le ferons», a assuré M. Allen.

Le chef des pompiers a affirmé que 40 à 50 pour cent du territoire de Fort McMurray aurait pu être rasé si les pompiers n'avaient pas réussi à tenir le brasier loin de plusieurs quartiers.

Mme Notley et M. Allen ont pris la parole après avoir accompagné les journalistes dans une visite de la ville pour constater l'ampleur des dégâts.

L'incendie a abandonné sur son passage des squelettes de meubles, de véhicules et d'édifices. Des maisons qui sont restées intactes font maintenant face à un cratère de l'autre côté de la rue.

L'hôtel Super 8 n'est plus. Seul son célèbre écriteau rouge et jaune est resté.

Les travaux de reconstruction ont déjà commencé dans la ville durement éprouvée; des équipes s'affairaient notamment à réparer les lignes électriques.

Les autorités optimistes

Les températures plus fraîches et une faible pluie ont donné espoir aux autorités qui tentent de combattre l'incendie qui n'est toujours pas maîtrisé.

Avec des prévisions de températures plus fraîches pour les trois ou quatre prochains jours, l'un des responsables de la lutte aux incendies de l'Alberta, Chad Morrison, a déclaré que les pompiers devraient être en mesure d'éteindre les foyers d'incendie les plus brûlants. Et cela leur a permis de protéger encore plus Fort McMurray, dit-il.

L'incendie qui a dévasté Fort McMurray la semaine dernière se trouvait lundi à une trentaine de kilomètres de la Saskatchewan, la province voisine à l'est.

Un autre foyer se trouvait quant à lui à une quinzaine de kilomètres de la frontière, mais ces deux incendies étaient situés tout de même à plus de 50km de la localité la plus proche dans cette province - comme La Loche ou Buffalo Narrows. Par ailleurs, les violents incendies de forêt qui ont dévasté la Saskatchewan l'an dernier laisseraient peu de «carburant» aux feux de cette année, explique Steve Roberts, de la direction de la lutte contre les incendies de forêt dans cette province.

Le député fédéral de la région, David Yurdiga, qui a visité Fort McMurray dimanche, s'est dit maintenant plus optimiste.

«On va se relever beaucoup plus rapidement que je ne le pensais Toutes nos infrastructures-clé sont encore debout. Notre hôpital est là, nos écoles. Notre usine de traitement des eaux fonctionne», a-t-il déclaré aux journalistes.

«J'ai visité probablement tous les quartiers de Fort McMurray et 80 pour cent des maisons sont toujours debout, a-t-il dit. Dans certains secteurs, vous ne sauriez même pas qu'il y a eu un incendie.»

À Edmonton, là où bon nombre de résidants de Fort McMurray se sont installés, les autorités sanitaires signalent par ailleurs ce qui semble être une épidémie de gastroentérite. Une cinquantaine de personnes - jeunes et vieilles - installées dans un centre d'accueil pour déplacés sont tombées malades en fin de semaine. La promiscuité semble accroître les risques de contagion, indique-t-on.

La Croix-Rouge dit avoir récolté 60 millions $ en dons jusqu'à présent.

PHOTO PC

Le quartier Beacon Hill a été particulièrement ravagé par les flammes.