Des groupes communautaires ont encore une fois manifesté contre les compressions budgétaires qui les touchent dans le domaine de la santé mentale, de l'itinérance et de l'aide aux femmes victimes de violence, alors que le premier ministre Philippe Couillard prenait la parole devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, vendredi.

À quelques pas de là, des enseignants du primaire et du secondaire syndiqués à la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) ont aussi manifesté et marché pour se joindre à la manifestation des groupes communautaires, bien qu'ils aient conclu une entente de principe avec le gouvernement du Québec au cours des derniers jours.

En fait, tous en avaient contre les compressions budgétaires, alors qu'à l'intérieur, le premier ministre annonçait des réinvestissements à venir en éducation, qui seront annoncés lors du budget de jeudi prochain.

Les groupes communautaires affirment qu'il leur manque 300 millions de dollars pour parvenir à bien accomplir leur mission, dont 225 millions dans le domaine de la santé et des services sociaux. Il importe de souligner qu'il existe 3000 organismes dans ce domaine.

« On parle de groupes de femmes, de groupes en santé mentale, en déficience intellectuelle, tous les groupes en itinérance, on parle de groupes qui sont à la base de services qui sont offerts à la population, aux femmes victimes de violence conjugale. C'est vraiment beaucoup de groupes qui sont touchés et qui, jour après jour, luttent pour leur survie et pour pouvoir continuer d'offrir des services à la population », a témoigné Marjolaine Despars, coordonnatrice adjointe du RAPSIM (Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal).

Sébastien Rivard, du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal, note que la subvention globale que touchent ces organismes n'a pas été rehaussée depuis des années, bien qu'il y ait eu des hausses dans certains secteurs.

Du côté de la FAE, on manifestait parce que les compressions budgétaires se font encore sentir dans les écoles primaires et secondaires. On a vu maintes images d'écoles avec des moisissures, de la peinture écaillée, des toits qui coulent, des cours délabrées.

Québec a bien annoncé un réinvestissement de 80 millions dans les ressources d'aide aux élèves, à la fin de l'année dernière, mais c'est trop peu, au dire du vice-président à la vie politique à la FAE, Alain Marois.

« Ce sont des grenailles. C'est vraiment insuffisant. C'est comme si on essayait d'éteindre un feu de forêt avec un pistolet à eau », a-t-il critiqué, ajoutant que les compressions avaient dépassé 1 milliard dans les commissions scolaires au fil des dernières années.