Le Canada comparaîtra cette semaine à Genève devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies pour défendre ses politiques sociales.

L'ambassadeur du Canada à l'ONU, des hauts fonctionnaires canadiens et des représentants des provinces répondront mercredi et jeudi aux questions du comité relativement au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels que le Canada a ratifié en 1976.

Pour l'occasion, une trentaine de représentants d'organismes canadiens se rendront en Suisse.

Ils auront la possibilité de rencontrer les 18 experts de l'ONU qui siègent au comité et de les sensibiliser à la réalité qui prévaut au pays.

Le coordonnateur du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), François Saillant, sera sur place pour discuter des enjeux touchant le logement social, l'itinérance et l'aide sociale notamment.

La question de l'austérité sera également abordée de front.

«Quand on coupe dans la santé, dans l'éducation, dans l'aide sociale, tout ça a des impacts sur la manière dont le gouvernement s'acquitte de ses responsabilités en matière de droits», fait valoir M. Saillant dont l'organisme a déjà soumis un mémoire au comité onusien.

Lors de la dernière comparution du Canada, il y a dix ans, le comité avait formulé plusieurs recommandations qui étaient restées lettres mortes sous le gouvernement de Stephen Harper.

«Le comité avait recommandé que le Canada et les provinces considèrent le logement et l'itinérance comme des situations d'urgence nationale», se souvient M. Saillant, qui mentionne que peu d'avancées ont été réalisées dans ces secteurs.

Avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement à Ottawa, tous les espoirs sont toutefois permis. «On espère que le pays sera sérieux cette fois-ci et qu'il prendra bien note des recommandations.»

Le rapport du comité sera rendu public le 7 mars.