Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a salué hier l'approche préventive menée par Montréal pour lutter contre la radicalisation et le terrorisme. Le leader onusien a terminé sa visite de deux jours de la métropole en visitant avec le maire Denis Coderre les locaux du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV). Depuis son ouverture l'an dernier, le Centre a transmis neuf dossiers avec des «enjeux de sécurité» aux forces policières.

«J'espère que l'expérience et les connaissances acquises par ce centre permettront de trouver des moyens plus efficaces et cohérents» pour lutter contre la radicalisation, a déclaré le grand patron de l'organisation internationale en mêlée de presse. Ce dernier a d'ailleurs présenté en janvier un plan d'action devant les Nations unies pour prévenir l'extrémisme. 

«Comme vous le savez bien, nous vivons dans un monde de périls en raison de l'expansion du radicalisme, de l'extrémisme et du terrorisme. C'est une priorité pour les Nations unies qui travaillent de concert avec les États, notamment le Canada, pour s'attaquer aux causes profondes et de traiter les causes profondes de ce fléau», a-t-il ajouté.

Le leader onusien a également vanté le «leadership» de Denis Coderre qui se trouvait à ses côtés hier matin dans les bureaux du CPRMV sur le boulevard Maisonneuve. «Il travaille étroitement avec les Nations unies dans nos efforts d'empêcher la radicalisation et l'extrémisme», a-t-il déclaré en français.

Le maire Coderre s'est dit honoré d'accueillir Ban Ki-moon dans la métropole pendant deux jours «exceptionnels». «C'était magnifique ! Il y a quelque chose qui s'est passé là !», s'est-il réjoui, à la fin de la visite. Le secrétaire général était «extrêmement impressionné» par l'approche préventive du CPRMV, selon M. Coderre. «C'est un modèle unique ici : si on veut combattre la radicalisation menant à la violence, il faut la prévenir, aussi bien en termes de formation que de sensibilisation. Plusieurs maires à travers le monde viennent ici pour chercher des conseils. On est très fier. »

Le CPRMV se démarque dans la lutte à la radicalisation grâce à son approche multidisciplinaire qui mise beaucoup sur le travail préventif de terrain, selon Herman Deparice-Okomba, le directeur du CPRMV. «C'est absolument une approche montréalaise. Comme disait le secrétaire général, il reconnaît cette approche. Une approche terrain où on est loin des concepts et de la philosophie. C'est une originalité au niveau international.»

Le secrétaire général était d'ailleurs «très impressionné par cette approche qui est très avant-gardiste au niveau international», a ajouté M. Deparice-Okomba. Le Centre de prévention a reçu 612 appels et a effectué 144 interventions directes sur le terrain depuis son ouverture. Il est financé par la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.