L'ancien haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés estime que depuis l'avènement d'un nouveau gouvernement à Ottawa, le Canada est très bien placé pour jouer un rôle de premier plan dans des négociations de paix, notamment en Afrique, au Moyen-Orient et en Afghanistan.

António Guterres a soutenu vendredi que le Canada est dorénavant perçu dans le monde comme un «intermédiaire honnête», et qu'il peut donc jouer un rôle déterminant pour rapprocher des factions rivales et trouver des solutions négociées à des conflits qui perdurent dans le monde - et qui provoquent à leur suite des crises de réfugiés.

Il a d'ailleurs rappelé que le nombre de réfugiés et de déplacés dans le monde avait presque doublé depuis 10 ans, pour atteindre le chiffre «ahurissant» de 70 millions.

«Je crois profondément que le Canada occupe une position privilégiée pour jouer un rôle important à ce chapitre», a plaidé M. Guterres lors d'une conférence de l'organisme Canada2020 sur la politique étrangère. Rappelant que le Canada est membre du G7, du G20 et de l'OTAN, il ajoute qu'«avec votre nouvelle politique étrangère, (ce pays) réunit toutes les conditions pour être reconnu comme un intermédiaire honnête».

M. Guterres, qui a quitté son poste l'an dernier après 10 ans à la tête du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, peut ainsi jouer un rôle majeur pour aider à relocaliser toutes ces populations déplacées, dont le nombre est sans précédent.

La conférence de deux jours se penche sur la politique étrangère du nouveau gouvernement libéral, qui met l'accent sur l'implication accrue du Canada dans des institutions multilatérales telles l'ONU, qui n'avaient pas la cote chez les conservateurs.

Le président de l'Université d'Ottawa, Allan Rock, ancien ministre libéral de Jean Chrétien et ex-ambassadeur du Canada à l'ONU, n'a pas manqué de souligner le changement de ton à Ottawa. «Le temps est enfin venu de façonner à nouveau au Canada une politique étrangère qui fera honneur aux Canadiens, et qui reflétera ces valeurs et aspirations», a-t-il estimé dans son allocution.

M. Guterres, Portugais d'origine, a par ailleurs critiqué l'Europe dans la crise des migrants. «Cela prouve que si, de fait, tous sont égaux, certains le sont plus que d'autres», et que les riches «prennent conscience de l'existence des pauvres lorsqu'ils font irruption chez eux».